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Ni Chaînes Ni Maîtres réalisé par Simon Moutaïrou

Le 18 septembre Toute la journée

1759. Isle de France (actuelle île Maurice). ​Massamba et Mati, esclaves dans la plantation d’Eugène Larcenet, vivent dans la peur et le labeur. Lui rêve que sa fille soit affranchie, elle de quitter l’enfer vert de la canne à sucre. Une nuit, elle s’enfuit. Madame La Victoire, célèbre chasseuse d’esclaves, est engagée pour la traquer. Massamba n’a d’autre choix que de s’évader à son tour. Par cet acte, il devient un « marron », un fugitif qui rompt à jamais avec l’ordre colonial.

Ibrahima Mbaye Tchie porte ce film sous les traits de Massamba qui doit échapper à Madame Victoire, Camille Cottin.

La violence et brutalité de l’ouverture du film pose immédiatement la condition des esclaves mais aussi les rapports avec leur maître presque présenté comme progressiste. (sic) Massamba aspire à offrir la voie de l’affranchissement à sa fille et a fait le choix d’aider son maître à gérer l’ensemble des esclaves qu’il possède dans ce but récoltant le mépris des siens, mais un changement de gouvernance de l’Isle de France ruine tous ses espoirs.

Matti va donc décider de s’enfuir, éprise de liberté, et Massamba choisit alors de la retrouver. Entre alors en scène une chasseuse d’esclaves dont on va creuser les motivations pendant qu’elle traque les deux esclaves au travers de la jungle mauricienne.

La course vers la liberté du père et sa fille devient alors un cri d’espérance en la liberté.

Ni Chaînes ni Maîtres est bouleversant dans des paysages enchanteurs tournés à l’Ile Maurice. La violence brutale qui parcourt le film permet de comprendre les raisons profondes des personnages de se libérer du joug des esclavagistes.

Il est appréciable que l’on n’essaye pas de nous dresser un portrait essayant de rendre les blancs qui exploitent les populations victimes de la traite négrière comme excusables en essayant de justifier la monstruosité de ce commerce.

Simon Moutaïrou nous offre un film important, là pour entretenir le devoir de mémoire des atrocités du passé afin qu’elles ne se reproduisent plus jamais et que personne ne vienne un jour profiter d’un oubli collectif pour claironner un « on a pas essayé l’esclavage ».

Genre : drame historique – Nationalité : française – Durée : 1h38 – Date de sortie : 18 septembre 2024 – Distributeur : StudioCanal