Sans aucun pathos, Une vie comme un été retrace la vie de Gerda Wendt, alternant entre ces derniers jours en maison de retraite et les grandes étapes de sa vie : petite fille brillante à l’école, jeune femme passionnée d’astrophysique, scientifique devant faire un choix entre sa carrière et sa vie de couple…
Gerda Wendt vit en maison de retraite, du moins elle survit, comme pour beaucoup. Sa mémoire n’est plus sans faille, et en recherchant son chemin, elle se laisse dériver dans ses souvenirs. Elle se revoit petite fille à l’école, brillante élève en mathématiques, surclassant sans peine tous ses camarades, ce qui lui vaut quelques désagréments. Une fois prête pour dormir, elle regarde les étoiles par la fenêtre de sa chambre et à nouveau elle s’envole dans le passé quand elle était une étudiante en astrophysique particulièrement douée, ce qui lui valut d’être recrutée comme assistante d’un professeur renommé.
Au travers de l’album on suit ainsi la vie de Gerda aujourd’hui, et les souvenirs qui lui reviennent. Dans cette maison de retraite où elle décline de jour en jour, la vieille femme va passer de l’autonomie à la dépendance, de la marche au fauteuil roulant. Et en même temps elle va revoir la jeune femme qu’elle était autrefois, la brillante chercheuse qui sacrifia sa carrière pour le mariage et la maternité, avant de s’y consacrer à nouveau après son divorce.
Avec beaucoup de tendresse, l’auteur brosse un portrait tout en nuances de cette femme qui arrive au bout de son chemin. L’illustratrice lui donne vie avec des dessins très doux qui n’hésitent pas à déborder des cases pour s’envoler sur des pleines pages de ciel étoilé. Les couleurs, toutes en bleus, verts et ocres, magnifient le temps qui passe.
Un très bel album, plein de sensibilité, que j’ai vraiment apprécié.
Éditeur : Delcourt – Scénario : Thomas Von Steinaecker – Dessin : Barbara Yelin – Date de publication : 29 août 2018 – 80 pages – Prix : 15,95 €
