
Les Malheurs de Sophie réalisé par Christophe Honoré
Adapté du roman de la Comtesse de Ségur (1858), Les Malheurs de Sophie – Le roman du film est disponible chez Hachette Romans depuis le 30 mars 2016 pour 14,90 €.
Depuis son château, la petite Sophie ne peut résister à la tentation de l’interdit et ce qu’elle aime par dessus tout, c’est faire des bêtises avec son cousin Paul. Lorsque ses parents décident de rejoindre l’Amérique, Sophie est enchantée. Un an plus tard, elle est de retour en France avec son horrible belle-mère, Madame Fichini. Mais Sophie va pouvoir compter sur l’aide de ses deux amies, les petites filles modèles, et de leur mère, Madame de Fleurville pour se sauver des griffes de cette femme.
Les malheurs de Sophie est une adaptation du roman pour enfants écrit par la Comtesse de Ségur et publié en 1858. C’est la 3e adaptation cinématographique de l’oeuvre après une première réalisée en 1946 par Jacqueline Audry et une seconde mise en scène par Jean-Claude Brialy en 1980.
Après avoir adapté les poèmes d’Ovide avec Métamorphoses en 2014, Christophe Honoré s’attaque à une nouvelle adaptation de classique de la littérature avec Les malheurs de Sophie. Le cinéaste a découvert la célèbre auteure à la fin de l’école primaire en dévorant toutes ses oeuvres.
Pour trouver sa Sophie, Christophe Honoré a auditionné plus de 800 fillettes. Il tenait à ce qu’elle dégage la spontanéité et l’énergie de la Sophie du livre, c’est pour cela que le metteur en scène souhaitait une actrice qui n’ait pas « l’intelligence de la caméra » et qui jouerait pour la première fois à l’écran. L’artiste a finalement jeté son dévolu sur Caroline Grant : « J’ai remarqué très vite, qu’elle avait un goût pour le jeu très fort. Physiquement, en plus, elle correspondait à la petite fille de château que j’imaginais : ses grands yeux, ses boucles noires, sa vivacité, son énergie, et même le timbre de sa voix » relate le réalisateur.
Christophe Honoré a pris quelques libertés avec le roman original en mélangeant les intrigues des Malheurs de Sophie et des Petites filles modèles. Les deux livres font partie d’une trilogie publiée entre 1857 et 1859 (Les petites filles modèles, Les malheurs de Sophie et Les vacances) : « Il m’a semblé qu’en réunissant dans un même film Les Malheurs de Sophie et Les Petites Filles modèles, je pouvais construire un modèle de récit brisé que j’affectionne. L’idylle et la disgrâce. Et surtout, je pouvais compter sur un héros enfant. J’étais très curieux de pouvoir filmer pendant des semaines une petite fille de cinq ans » confie Christophe Honoré.
Le cinéaste explique sa vision de la petite Sophie : « Je la vois comme une exploratrice du quotidien. Sophie est avant tout courageuse, elle fait tout ce que les enfants rêvent de faire sans jamais le faire ! Son absolue liberté en fait une héroïne de la transgression. Alors oui, Sophie détruit toujours ce qu’elle aime : sa poupée, les animaux qu’elle capture… Mais cette destruction s’accorde toujours avec un sentiment plus mélancolique, c’est comme si elle cherchait sans cesse les preuves qu’elle est bien seule au monde. Voilà, Sophie est une exploratrice échouée, qui prend peu à peu conscience que le monde est désert autour d’elle. »
La poupée de Sophie est un cadeau de son père ; l’enfant la maltraite tout au long du film car elle représente tout ce que la fillette ne veut pas être, une poupée bien coiffée, muette, et qu’on oublie sur une chaise, selon Christophe Honoré. Pour le cinéaste, c’est également une métaphore de l’enfance et de la perte de l’innocence : « Contre l’image convenue que le père porte sur les filles, contre le destin convenu qu’il lui promet, Sophie lutte. Elle donne à sa poupée, et à elle-même la possibilité de vivre une vie héroïque » analyse le metteur en scène.
Genre : comédie dramatique – Nationalité : Française – Date de sortie : 20 avril 2016 – Durée : 1h 46 – Avec Anaïs Demoustier, Golshifteh Farahani et Muriel Robin – Distributeur : Gaumont Distribution.