« La vieillesse est si longue qu’il ne faut pas commencer trop tôt », disait Benoîte Groult. Et c’est bien ce que se dit l’héroïne de Florence Cestac, que nous avons le plaisir de suivre depuis « Le Démon de midi ». Noémie attaque avec l’allant qui la caractérise cette partie de la vie un peu obscure, un peu invisibilisée, qu’est l’arrivée du grand âge.
Avec son incorrigible façon de voir la vie en rose, le double de papier de Florence Cestac dresse un inventaire à la Prévert des petites joies et des gros tracas liés à cette période de la vie. Les petits-enfants qu’il faut garder, avec leurs lots de bons moments et de crises de nerfs ; les parents qui perdent la boule en EHPAD ; les vicissitudes de la vie de couple à ces âges-là ou le célibat ; le corps qui lâche par petits morceaux ; les sites de rencontres pour seniors et la question taboue de la sexualité ; les deuils successifs de proches ; le choix de pouvoir mourir dignement…
Connaissant bien l’oeuvre de Florence Cestac, (d’ailleurs voici la dernière chronique de sa collaboration avec Albert Algoud.) je n’ai pas été déçue, c’est bien la suite du démon de midi, de celui d’après-midi, et de celui du soir !
Tous les travers de la vieillesse sont abordés, avec d’abord de l’humour et de la dérision, puis une certaine fatalité, car lorsque l’on sait que l’on arrive en fin de vie, il y a peu de chances que les choses s’arrangent.
Les dessins sont les mêmes que ceux de toute sa carrière, « avec une patate pour la tête, une patate pour le nez, une grosse patate pour le corps, là, les yeux…la bouche, les bras… » dit Noémie à son petit fils qui répond : « Trop fastoche ! »… car le personnage de ces différents démons est le double de papier de l’autrice depuis des années, à savoir Noémie, accompagnée de ses copines !
Pas de grandes surprises donc mais ça n’a pas été un problème, je savais que j’allais aimer ! Et bien sûr, ça a été le cas !
Éditeur : Dargaud – Collection : Hors collection – Genre : Humour – Scénario et dessin : Cestac Florence – Date de parution : 17 janvier 2025 – 64 pages – Prix : 17 €
