Peter Pan de Kensington de Jose-Luis Munuera d’après Le petit oiseau blanc de James Matthew Barrie.
La nuit, rien n’est pareil. La réalité s’efface pour laisser place à l’imagination. En journée, les jardins de Kensington, à Londres, sont envahis par les humains. À la nuit tombée, ils deviennent le territoire du merveilleux… La petite Maimie Mannering, six ans, s’est perdue dans ce parc immense après la fermeture des portes. Elle croise la route de fées qui menacent de « manger ses petits doigts », puis elle fait la connaissance d’un certain Peter Pan. Un drôle de garçon, ce Peter. Capable de voler, il parle à Maimie d’un « pays imaginaire, une île où les enfants ne grandissent pas ». Maimie voudrait bien rentrer chez elle. Mais Peter aimerait qu’elle reste avec lui pour s’amuser. Ensemble, ils vont rencontrer la Reine des fées et tenter de résoudre une énigme improbable qui permettra à Maimie de trouver la sortie du parc, avant que le jour ne se lève et qu’elle ne reste coincée dans le parc… à jamais !
Avant de mettre en scène Peter Pan dans une pièce de théâtre, en 1904, puis dans le roman Peter and Wendy paru en 1911, James Matthew Barrie lui a donné naissance en 1902 dans un autre roman, Le Petit Oiseau Blanc. José-Luis Munuera adapte ce texte jusqu’alors oublié, en proposant une vision du personnage à la fois personnelle et fidèle à l’oeuvre de l’écrivain.
A partir de 9 ans. Je ne connaissais que la version de Walt Disney des aventures de Peter Pan. Cette histoire est beaucoup plus sombre, autant dans le propos que dans les illustrations. Pour ces dernières, il y a un dégradé de bleu et de noir qui accentue cette impression d’obscurité constante. Car la petite Maimie s’est retrouvée enfermée dans le parc la nuit, et doit prendre la décision de son retour avant le lever du jour. Seule la poussière d’étoile qui permet de voler colore un peu le ciel et l’horizon. Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé l’histoire mais j’en ai été surprise car il n’y a plus cette part d’enfance dans le personnage de Peter Pan, il a des responsabilités et semble même un peu désespéré dans son entreprise de séduction pour garder la petite fille avec lui. Les personnages sont beaux, les paysages aussi, et le texte exigeant, il faut de bons lecteurs. Bref une BD pas si facile d’accès qui devrait plaire à un public de choix.
Éditeur : Dargaud – Collection : Hors collection – Genre : Adaptation d’un classique – Scénario et dessin : Munuera Jose-Luis, d’après une histoire de James Matthew Barrie : Le petit oiseau blanc – Date de parution : 30 août 2024 – 96 pages – Prix : 21€