Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.
Carine Tardieu m’avait touché avec son précédent film Les jeunes Amants.
Cette fois-ci elle offre le rôle principal à Valeria Bruni Tedeschi qui campe Sandra une quinqua célibataire endurcie libraire féministe et indépendante voisine de Pio Marmaï, Alex, papa et jeune veuf d’une petit fille tout juste née et ayant aussi à la maison Elliott, 5 ans, le fils de feu sa compagne né d’une précédente union.
Elliott incarné par l’extraordinaire César Blotti c’est le cœur et centre de l’histoire.
Alors que sa mère et son beau père partent à la maternité, il est confié en catastrophe à Sandra.
Sauf que sa mère ne reviendra jamais et cette voisine va devenir la personne à qui sa maman l’a laissé et pour lui l’extension de sa famille.
C’est bouleversant de voir du point de vue d’une voisine qu’ils connaissent que de vue jusque là comment elle va devenir un pilier de cette cellule familiale sur le point d’être brisée par la tragédie alors qu’une nouvelle vie est aussi là, la petite sœur d’Elliot, Lucille.
J’ai beaucoup aimé la construction du message du film sur le fait que la famille ne se crée par que par les liens du sang. Alex n’est pas le père d’Elliot mais l’a élevé comme son fils et l’aime tout comme. Sandra s’attache à Elliott avec le temps désarmée par la candeur du petit garçon qui littéralement quand il rentre à la maison pose ses affaires dans l’appartement pour aller sonner et rentrer chez Sandra lui faire un câlin et lui raconter sa journée.
Les personnages deviennent d’autant plus intéressants que tous ont des failles font des erreurs, des choix débiles, ont des propos révoltants des fois et sont déboussolés par ce qui s’est passé et comment la vie se poursuit par la suite se pose aussi avec le temps les liens entre Sandra et Alex et comment peut se construite une amitié aussi forte qu’entre membres d’une famille.
Il y a aussi le vrai père d’Elliott dans l’équation qui pourrait être présenté comme un méchant et est juste un homme qui était pas prêt à la paternité qui veut être là pour son enfant par attachement pour lui mais aussi respect de la mère de la mémoire de sa mère.
Pour finir César Blotti qui avait l’âge de son personnage ou quasi lors du tournage est dirigé avec beaucoup de délicatesse et joue aussi bien les moments d’émotions, de colère et de joie avec une justesse désarmante. Les moments de tendresses qu’il a avec Valéria Bruni Tedeschi et Pio Marmaï sont sublimes.
Carine Tardieu réussit à éviter tous les poncifs et rendre tout le monde faillible et attachant.
L’écriture est juste, l’émotion est là.
Genre : Drame – Nationalité : Française – Durée : 1h45 – Au cinéma le 18 février 2025.
