Toutes les familles ont des squelettes dans leurs placards. Certains d’entre eux sont simplement plus gros que d’autres.
À la fin des années 1960, la fratrie composée de Jack, Billy, Jane et Sam, accompagnée de leur mère quitte la Grande-Bretagne, débarque aux États-Unis, change de nom, de vie : bref, cette famille monoparentale recommence à zéro suite à un évènement tragique récent (qui nous sera bien sûr dévoilé)… Tout se complique à la mort de la gentille Maman, qui laisse les gamins mineurs livrés à eux-mêmes : les enfants scellent alors un pacte de solidarité par la phrase « We are one » (essentielle entre toutes). C’est à ce moment que tout dérape dans une sombre histoire de fantômes.
Avant de voir le film présenté en compétition au Festival du Film Fantastique de Gérardmer 2018, le scénario me semblait assez classique mais la distribution prometteuse. À la fin du film, c’est un autre débat.
Commençons par le scénario : Sergio G. Sánchez a eu l’excellente idée de le choisir temporellement non-linéaire afin de multiplier les fausses pistes. Il souhaitait sans aucun doute perdre le spectateur afin de créer une atmosphère anxiogène et étouffante (d’autant plus que le cinéaste Espagnole a choisi, volontairement selon moi, un lieu clos et isolé). J’ai pourtant un soucis : l’intention est admirable. Néanmoins, j’ai trouvé l’ensemble plutôt brouillon et désordonné. J’ai dû m’accrocher pour rester. Comme la réalisation suit la même voix pour les mêmes raisons (enfin, à mon avis), on est largué assez rapidement.
La peur des miroirs, recouverts dans toute la maison, scène principale de l’action, est clairement hautement symbolique. Un miroir reflète notre propre image. Que se passe t’il alors quand on ne la supporte pas ? Une partie de la clé de l’intrigue s’y trouve.
Quand à la fin, jusqu’à la chute, je l’ai trouvée prévisible…
Titre original : Marrowbone – Genre : thriller – Nationalité : Espagnole – Date de sortie : 07 mars 2018 – Durée : 1h51 – Avec Anya Taylor-Joy, George MacKay et Mia Goth – Distributeur : Metropolitan FilmExport.
