Jeanne, fille unique d’Amedeo Modigliani, cherche à comprendre quel homme était son père, disparu alors qu’elle n’était qu’une enfant. Peintre de génie, artiste maudit, rival et ami de Picasso, Amedeo Modigliani fut applaudi et censuré. Au fil du témoignage de son vieil ami, Maurice Utrillo, s’esquisse petit à petit pour Jeanne le portrait de ce père, fou d’amour pour l’art, pour la vie, et pour sa mère, Jeanne Hébuterne…
L’entrée en matière de cette biographie est très originale. C’est grâce à l’entretien que sa fille obtient auprès de son ami de beuverie et de tous les jours, Maurice Utrillo, que nous avons un portrait du célèbre peintre. Ce n’est absolument pas une angiographie. Maurice côtoyait Amedeo, les bons et les mauvais jours, et son récit ne cache rien de ses déboires. Car avant d’être reconnu comme peintre illustre, il y a eu beaucoup de godets de vidés entre ces deux hommes. L’histoire d’amour qui a permis à Jeanne de voir le jour est au centre de ce récit, c’est normal.
J’ai beaucoup aimé ce fil du récit entrecoupé de digressions que je qualifierai de dadaïstes, même si Modigliani disait qu’il ne voulait appartenir à aucun courant artistique. Quelques portraits succincts de personnages croisés dans leur entourage : Soutine, Picasso, Renoir… Et celui de son amoureuse, qui s’appelle Jeanne elle aussi, et dont nous connaissons les traits longilignes de son visage et de sa silhouette grâce aux peintures de Modigliani.
Le récit de la rencontre est rocambolesque, et leur vie commune aussi. Les illustrations de cette BD sont parfaites, dans l’esprit de ce que l’on connaît de l’univers artistique de Modigliani. Bref je trouve tout cela extrêmement bien réussi, un bon équilibre entre le récit historique et l’univers fantasque d’un homme qui a frôlé la folie toute sa vie.
Éditeur : Steinkis – Genre : biographie – Scénario et dessin : Anderle Ernesto – Date de parution : 12 septembre 2024 – 176 pages – Prix : 23€
