
Alors qu’elle attend un enfant, Clémentine sent son compagnon Simon s’éloigner… Dans sa quête pour le ramener, elle se heurte à un vide qu’elle peine à comprendre. Par une intrigue bouleversante, L’homme étoilé parvient à nous faire explorer les méandres de la solitude avec délicatesse et sensibilité.
C’est Blanche, une dame âgée peu bavarde, pour ne pas dire murée dans le silence, qui lui donnera ce surnom énigmatique de l’Homme étoilé. Un mystère pourtant bien vite levé lorsque vous rencontrez ce grand homme venu du nord (Bruxelles !) d’1,93 mètre, poilu, barbu et… tatoué ! Sur son coude gauche, apparaissent en effet trois grandes étoiles ! Une pour Simone, ou plutôt Nénène, cette arrière-grand-mère adorée ; les deux autres le représentant lui et son frère, face au ciel et se sachant veillés par cette matriarche qui a tant compté. Un surnom lumineux, en souvenir du sourire de Blanche, qui était en proie à une grande tristesse que l’infirmier réussira à désamorcer en douceur. Car avant d’illustrer son quotidien, ce Viking, vivant à Metz, est infirmier. Spécialisation ? Les soins palliatifs, ceux-là même qui nous hérissent le poil à leur simple évocation. Grâce à « À la vie ! » paru en 2020 et « Je serai là ! » en 2021, chez Calmann-Lévy, c’est tout un service qui s’est fait connaître auprès du grand public, enfin dédiabolisé. Comme un bon café réconfortant, l’Homme étoilé incarne le juste équilibre entre une douceur innée et un humour bien dosé. Il publie sa première fiction avec le roman graphique « Je suis au-delà de la mort ».
Cette nouvelle BD de L’homme étoilé marque une étape particulière, car c’est un récit qui n’a plus rien à voir avec l’univers de l’hôpital. C’est une histoire d’amour, avec de nombreux retours en arrière dans leurs souvenirs, des épisodes fondateurs de l’histoire du couple de Clémentine et Simon. Cela donne une construction un peu alambiquée, compliquée même jusqu’à ce que l’on comprenne un élément indispensable. Alors on peut reprendre la lecture, du début même si on veut, avec cette nouvelle perspective. Les personnages sont très attachants, particulièrement Clémentine avec son sentiment de vide oppressant, exprimé dans la rareté des dialogues et sa solitude. Il y a beaucoup de musiques pour remplir le vide, avec des paroles écrites, en français et en anglais (et non traduites)… de la danse. Hâte de suivre l’évolution de cet auteur atypique qui propose vraiment un univers de la BD singulier et différent.
Éditeur : Le Lombard – Genre : Roman graphique – Scénario et dessin : L’homme étoilé – Date de parution : 16 mai 2025 – 176 pages – Prix : 21,95 €.
