En vue d’un voyage à Venise après une séparation, Nine Antico s’interroge sur son obsession pour les garçons et l’amour. Elle remonte le fil de son désir, sonde son besoin impérieux de séduire et exhume un souvenir d’enfance, clé de voûte de son rapport au sexe, aux hommes et à elle-même. Figure de la bande dessinée féminine et féministe, Nine Antico poursuit les thématiques abordées dans ses précédentes BD, Le Goût du paradis, Coney Island Baby et Madones et putains, en questionnant la part de déterminisme et de libre arbitre dans notre sexualité.
La couverture pop et très colorée de cette BD m’a fait penser que les dessins allaient être doux, acidulés. Il n’en est rien, tout est en noir et blanc et les dessins très sommaires, sans fioritures. Chaque chapitre est annoncé par une page orange où traîne une citation à propos. Une petite déception donc.
Mais le propos est par ailleurs très fouillé, et ne prêtait pas à quelque chose de joyeux. C’est une introspection de l’auteure sur sa propre sexualité au fil des années, très poussée.
Je ne connaissais Nine Antico que de nom, après avoir vue l’exposition « Chambre avec vue » en 2023 qui lui était consacrée au festival de BD d’Angoulême. C’est une autrice particulière. Ici, elle a choisi d’affubler ses personnages de masques vénitiens, pour rester dans le thême de Venise ? Alors que les traits des visages sont souvent bien dessinés. Ce qu’elle raconte est intéressant mais je ne me suis pas attachée au personnage. J’ai quand même essayé de rentrer dans son univers, et suis restée en lisière. Dommage !
Éditeur : Dargaud – Collection : Charivari – Genre : Autobiographie – Scénario et dessin : Antico Nine – Date de parution : 12 septembre 2025 – 292 pages – Prix : 29,95 €
