Elia, généalogie d’un faussaire

À travers l’histoire de la peinture du XXe siècle, découvrez le destin singulier d’Alain Laumonier. Enfant abandonné, il grandit comme il peut et devient faussaire. Emprisonné pour un faux Chagall, il écrit une lettre d’excuses au peintre, qu’il signe d’un nom oublié : Elia.
À partir de cet instant tout vacille. Qui est-il ? Que vient chercher cette américaine dans son atelier ?
De Paris à New York en passant par Marseille, Elia, généalogie d’un faussaire, mélange les silences de l’Histoire, de la mémoire familiale à la passion pour l’Art…

Deux récits se rencontrent dans cette pièce racontant l’histoire d’un faussaire visité par une femme qu’il ne connait pas mais veut lui parler de son nom d’artiste Elia sauf que ce nom n’est que celui de son doudou quand il était enfant élevé chez les sœurs puis les curés.

Le faussaire va nous raconter l’histoire d’Alain, enfant abandonné durant la seconde guerre mondiale, qui recherche ses vrais parents et navigue entre fugues, famille d’accueil et découverte du monde de l’art.
Dans l même temps la femme va nous raconter l’histoire d’Elia et surtout des parents de celui-ci qui lors d’une rafle ont perdu leur enfant avant de subir drame et déportation mais aussi combien la peinture comptait dans leurs vies.
On comprend dès le départ qu’Elia et Alain sont la même personne mais l’important est le voyage plus que cette révélation.

Alain s’est accompli et a découvert la peinture et Chagall dont il fera un faux mais il garde une blessure ouverte de son enfance et l’abandon de ses parents. Cette femme mystérieuse pourra t’elle l’aider à soigner cette blessure est l’interrogation plus profonde de la pièce.

2 actrices et 1 acteur sur scène donnent vie à cette histoire.
Gabrielle Lazure campe cette mystérieuse femme américaine qui en sait beaucoup sur le passé du faussaire. Ce dernier est incarné par Jean-Loup Horwitz et Magali Bros a un rôle étonnant et multiples en incarnant les femmes de la vie d’Alain que ce soit la bonne sœur autoritaire, la mère de famille d’accueil, le premier amour, le grand amour….

Le sujet est traité avec élégance, offre de l’émotion sans pathos. J’ai apprécié l’équilibre existant entre les propos de la pièce entre la vie des  enfants à la rue dans la France d’après-guerre, le témoignage vibrant des raffles, de la déportation et de l’après et en lien avec tout ça la peinture et l’importance de l’art comme moyen de s’exprimer, de se soigner voire ici retrouver son passé pour guérir.

Durée : 1h20

Présentée encore à la Seine Parisienne (Paris) les 25 et 26 juin la pièce 2025 est au festival off d’Avignon.