Pris en tenaille entre une petite amie complètement cruche et une sœur acariâtre, Canetor le canard trouve refuge dans sa seule passion : le bricolage. Une activité pour laquelle il montre un certain talent, il faut le reconnaître, et qui va former le point de départ d’une romance pour le moins étonnante… Entre scènes du quotidien à l’ironie mordante, rêveries délirantes dignes de Little Nemo et dialogues absurdes, suivez le quotidien de cet alter ego introverti de Donald en compagnie d’une galerie de personnages truculents dans un univers parodique, explorant l’envers du décor de l’âge d’or du cartoon américain.
Michel Pirus donne une suite aux aventures de Canetor, personnage qu’il avait co-créé avec Charlie Schlingo, mort en 2005, en faisant aussi le scénario cette fois. C’est un petit bijou de second degré qui fait autant rire qu’il met mal à l’aise. Car en effet il y a des situations rigolotes mais la plupart du temps, ce sont quiproquos et malentendus qui conduisent à des cascades ou des règlements de compte entre les personnages. Les amours sont régulièrement déçues, les amitiés peu stables ou sujettes à trahison, bref il y a un cynisme peu commun dans ce style de BD, car les codes sont ceux des comics américains, même si les auteurs sont français.
Les dessins sont maîtrisés, les personnages ressemblent physiquement à du Disney, mais on en est loin du point de vue scénario. Même si tout le monde vit dans la même maison, que des liens familiaux existent, Canetor est maltraité par la vie, entre la petite amie dont il rêve en vain, Carlotta, ou celle qui voudrait être sa petite amie depuis des lustres, Canetorette (qui ressemble étrangement à Minnie avec son gros nœud à pois rouge et blanc sur la tête), et sa sœur Canetorine, sa vie n’est pas simple, et il a besoin de se réconforter en tapant sur un clou ou en coupant du bois à la scie.
Éditeur : Glénat – Collection : Hors collection – Genre : Humour – Scénario et dessin : Michel Pirus – Date de parution : 2 mai 2018 – 96 pages – Prix : 25 €
