La chronique des Bridgerton (Saison 1) : L’occasion manquée de briller

La chronique des Bridgerton (Saison 1) : L’occasion manquée de briller

Série diffusée sur Netflix depuis le 25 décembre 2020.

Avec Regé-Jean Page, Phoebe Dynevor, Nicola Coughlan, Jonathan Bailey, Julie Andrews, Claudia Jessie, Luke Newton, Ruby Barker…

À Londres, pendant la Régence, Daphne Bridgerton (Phoebe Dynevor), fille aînée d’une puissante dynastie, est censée se trouver un mari, mais la concurrence est rude ! Espérant suivre l’exemple de ses parents et faire un mariage d’amour, Daphne semble au départ avoir toutes les chances de son côté. Pourtant, dès lors que son frère aîné se met à rejeter ses prétendants les uns après les autres, le journal à scandales de la haute société londonienne, dirigé par la mystérieuse Lady Whistledown, propage des calomnies sur la jeune femme. C’est alors que débarque le séduisant et frondeur duc d’Hastings (Regé-Jean Page), célibataire endurci et meilleur parti du moment. Bien qu’ils s’en défendent, Daphne et le duc sont incontestablement attirés l’un par l’autre – et les voilà embarqués dans un jeu de dupes, tout en devant composer avec les injonctions de la société concernant leur union potentielle…

C’est d’abord l’affiche qui a attiré mon attention je dois vous l’avouer. Très girly et florale façon British 2.0. Ambiance « Jane Austen » garantie. La série est sortie le jour de noël et j’étais d’humeur à me lancer !

Nous suivons donc le périple de Daphné, l’aînée d’une famille puissante et surtout très riche. Je parle d’un périple car évidemment, comme il était coutume à l’époque, les jeunes femmes devaient rapidement trouver un mari et fonder leurs familles. Il est question de filiation, d’héritage, de dot et de compétition. C’est une vraie course contre la montre pour pouvoir se caser avec le meilleur des partis.

Bien que très jolie, Daphné est le cliché même de la jeune fille parfaite et bien rangée. Il faut bien l’avouer, aucune once de rébellion dans sa personnalité. Bien qu’attachante, elle est aussi terriblement ennuyeuse.

Le frère aîné de la famille des Bridgerton est très beau, mais à l’image de sa sœur, complètement ennuyeux et plat. Son histoire est également un vrai cliché. Puisqu’il est devenu le patriarche à la mort de son père, il a sur lui le poids immense de la réputation et la survie de sa famille. Ainsi il doit orchestrer le destin de ses sœurs et frères. Mais le bonheur lui est interdit et son amour pour une roturière est impossible.

Heureusement, nous avons quand même le droit à l’apparition et la mise en scène de plusieurs autres personnages qui permettent d’apporter un peu de piquant et d’intérêt à la série. La pluralité des destins mis en scène ici permettra de sauver de justesse cette première saison.

Aussi l’une des petites sœurs de Daphné, Eloise, me semble bien plus passionnante et intéressante. Son esprit plus vif lui permet de sortir du lot et d’être l’un des personnages les plus attachants et les plus drôles de la série.

Penelope, de la famille Featherington (famille concurrente des Bridgerton) est très attachante, rejetée et sous-estimée du fait de sa corpulence qui ne rentre pas dans les standards de l’époque créée dans cette 1ère saison. N’étant pas la pouliche idéale, elle est reléguée au second plan mais nous apporte une note de bienveillance et d’admiration.

Du côté des hommes, évidemment nous avons le Duc de Hasting – Simon Basset – qui est le protagoniste principal avec Daphné. Alors oui, il est très beau et très sexy. Et son histoire est plutôt intrigante et pleine de complexité mais c’est encore une chose que les scénaristes n’ont pas réussi à mener jusqu’au bout…

Le souci principal de la série c’est cela : la superficialité. Et je suis désolée de le dire (ou pas – au risque de me faire des ennemis) mais j’ai presque su dès le début qu’une histoire britannique du 19ème et Shonda Rhimes n’allait pas faire le meilleur des mariages. Souhaiter se diversifier c’est très bien, toucher à un genre nouveau c’est aussi très bien mais il faut s’en donner les moyens. Et les créateurs s’attendaient peut-être à du « tout cuit » mais ce n’est pas le cas…

De plus, les clichés étaient beaucoup trop omniprésents à mon goût.

La chronique des Bridgerton peine à trouver sa voix et c’est la raison pour laquelle les autres critiques essayent de faire le parallèle avec d’autres séries : Gossip Girl ou Downton Abbey. Mais je vous arrête immédiatement… si cette nouvelle série emprunte à Gossip Girl la voix narrative en fond sonore, elle n’a absolument rien à voir avec sa grande sœur. Bien que très superficielle, Gossip Girl avait au moins le mérite de démontrer de vraies trahisons, de vrais complots et stratagèmes. Il y avait un vrai travail sur celle-ci.

Rien à voir non plus avec Downton Abbey qui incarne l’histoire Britannique type de l’époque. Très chic, très soignée, très bien exploitée. Le manque de profondeur de la Chronique des Bridgerton ne lui permet absolument pas d’arriver à la cheville de cette première.

La série a manqué d’originalité et d’authenticité dès les premières minutes, que ce soit avec tous les points évoqués plus haut, le générique ou bien la musique. Sur ce dernier point, j’ai presque pu reconnaître toutes les chansons modernes sélectionnées et remixées au piano/violon pour leur donner une sorte de connotation bourgeoise… J’aurai apprécié que les musiques soient créées pour la série ou au moins, plus recherchées.

Certes, le couple principal est attachant, et heureusement qu’il y avait un peu de sensualité. Mais pour le reste, La Chronique de Bridgerton survole ce qui permettrait d’en faire une grande série. Le manque de réflexion des personnages et l’absence de message sous-jacent en fait un petit échec…

Je regarderai probablement la saison 2 (si S2 il y a) car j’ai décidé de me lancer dans les livres (romans de Julia Quinn), histoire de voir si l’essence est identique ou bien si c’est son adaptation qui est complètement à côté de la plaque. Et je dois avouer que certains personnages ont attiré mon attention. Je suis curieuse de voir si cette série peut évoluer avec maturité ou bien au contraire rester une simple vulgarisation de la société Britannique du 19ème.

5 choses que j’ai détesté/5 choses que j’ai apprécié :

J’ai détesté :
-La superficialité  
-Le manque de profondeur
-Les clichés
-La musique
-Certains costumes/décors un peu trop bling-bling
J’ai apprécié :
-Le casting
-Les images et plans filmés
-L’histoire de Lady Whistledown
-La sensualité de certaines scènes
-Le format court de la série (8 épisodes)

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