Zelda Twilight Princess – Tomes 3 et 4 de Akira Hemikawa

Après un an et demi passé dans le paisible village de Toal, le jeune Link peut être fier de lui : sa gentillesse, son courage et sa dévotion lui ont permis d’être totalement intégré dans cette communauté. Mais Link a peur que les villageois finissent par découvrir le terrible secret de son passé, au point qu’il n’en dort plus la nuit ! Et si ses cauchemars annonçaient le retour imminent des êtres maléfiques du monde de la pénombre ? Comment faire pour les empêcher de semer à nouveau le chaos ?

Tome 3
Notre héros se décide enfin, il va endosser son rôle, quitte à devoir traverser les ténèbres. Mais ce n’est pas toujours aussi simple que dans les films d’actions ou les jeux vidéos. Ainsi, lorsque ses amis sont en danger et qu’on semble condamné à les voir souffrir sous nos yeux, si le fait de se révéler peut nuire à sa quête, que doit faire un héros ?
Le scénario est toujours aussi bien ficelé (on suit d’assez près celui du jeu). Donc on a des points positifs. Par exemple on est dans un shônen plutôt bon, on a pas trop de doute pour savoir qui va l’emporter et le côté épique est vraiment maîtrisé. Mais cela apporte un gros bémol, dans Zelda le joueur doit résoudre les quêtes, il doit trouver les solutions, ce qu’il n’a pas à faire dans le manga. Cela enlève un peu de suspens à la lecture. De même les personnages sont parfois laissés en arrière, mais dans le jeu on sait qu’on peut les recroiser (justement pour avoir des indices pour résoudre les énigmes), alors qu’ici cela ne semble pas être le cas (Link sait ce qu’il a à faire et avance). Mais cela ne gâche en rien la lecture et la profondeur du scénario qui pose des questions tout de même intéressantes. Le dernier petit bémol serait le fait de devoir répéter ce qu’il s’est passé dans les tomes précédents dans les dialogues (et cela plusieurs fois), alors qu’un récapitulatif de début de tome serait bien plus efficace.

Tome 4
Link va devoir avancer au plus profond de l’obscurité pour sauver des êtres suprêmes des éléments. Et cela ne semble pas s’annoncer si simple que cela. Sans compter qu’Iria a perdu la mémoire ?
Les personnages secondaires prennent du volume, des aspérités. On commence à s’attacher à eux, à leur trouver un autre rôle que simplement adjuvent dans un jeu vidéo. Ce ne sont plus de simples PNJ (personnages non joueurs) mais des amis qui nous accompagnent dans une quête et qui ont leurs propres envies et leurs ennuis. Ici Akira Himekawa s’affranchit de la licence pour devenir un manga à part entière. On en profite pour découvrir de nouvelles émotions chez notre héros, comme la jalousie. C’est donc un tome qui est très important au niveau de l’approche faite par rapport au jeu vidéo. Si le scénario ralentit un peu, on lui pardonne car il est également rempli d’humour et de légèreté. On s’éloigne parfois un peu du sérieux de la quête et cela permet de respirer et d’encore plus apprécier les aventures de notre protagoniste.

La licence Zelda c’est aussi des prouesses graphiques. Et nous ne sommes pas en reste sur cette œuvre avec notamment un excellent travail de grisage, d’ombre et de lumière, ce qui colle totalement avec le scénario. Les transformations de Link sont magnifiques, le passage à la bête avec des visages coupés en deux (mi-homme, mi-bête) sont justes sublimes. Les personnages sont très expressifs et savent se montrer drôles (avec un côté chibi qui prend parfois le dessus, ce qui permet de relâcher la pression).
Les décors, les tenues, tous les détails sont travaillés, et vraiment la précision est au rendez-vous. L’apparition d’un personnage ambigüe dans les derniers chapitres du tome 3 est parfaitement maitrisée et vient mettre de la tension scénaristique, notamment grâce au style du dessin, qui est toujours aussi splendide dans le tome 4. Il est peut-être un peu plus prononcé sur l’action et le dynamisme, ce qui fait que l’on ne s’ennuie jamais. Il y a également un peu plus de violence dans la représentation des combats, dû à l’amplification des pouvoirs. Les jeux d’ombres et de lumières sont toujours autant maitrisés et c’est un vrai régal à regarder.

Bref que vous aimiez le jeu ou non, je ne pense pas que vous serez déçus.

Editeur : Soleil Manga – Collection : Shônen – Scénario et Dessin : Akira Hemikawa – Date de parution : 29 novembre 2017 (T3) et 23 mai 2018 (T4) – 192 pages/volume – Prix : 7,99 €/volume

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