Hostiles réalisé par Scott Cooper

Hostiles réalisé par Scott Cooper

Durant plusieurs mois, Scott Cooper dont j’avais déjà adoré Strictly Criminal en 2015 a façonné l’histoire imaginée par Donald Stewart de manière à ce qu’elle reflète une philosophie intemporelle. Il a également soigneusement évité les écueils du genre en se tenant à l’écart des clichés traditionnellement associés au western.

En 1892, le capitaine de cavalerie Joseph Blocker, ancien héros de guerre devenu gardien de prison, est contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant d’un cancer, sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid. Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple. Façonnés par la souffrance, la violence et la mort, ils ont en eux d’infinies réserves de colère et de méfiance envers autrui. Sur le périlleux chemin qui va les conduire du Nouveau-Mexique jusqu’au Montana, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement et aux tribus comanches qu’ils rencontrent.

Lorsque Scott Cooper a reçu la version préliminaire d’un manuscrit écrit par le défunt scénariste Donald Stewart (À la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger Immédiat), il a été particulièrement séduit par la profondeur de l’histoire. Il déclare : « J’ai toujours voulu réaliser un western mais je tenais à le faire à ma façon ; je voulais qu’il soit pertinent au regard des questions raciales et culturelles qui agitent actuellement l’Amérique. Nous sommes tous conscients des mauvais traitements qui ont été infligés aux Amérindiens, mais on peut voir le même schéma se reproduire aujourd’hui avec les Afro-Américains ou la communauté LGBTQ. Cette histoire soulève des problèmes universels. »

Hostiles réalisé par Scott Cooper est un grand film : par ses décors majestueux absolument grandioses (cet argument est béton pour ce film), son casting parfait (le rôle du Capitaine Joseph Blocker a été écrit pour Christian Bale vraiment époustoufflant dans le rôle), ses héros abîmés (Rosalee Quaid, le personnage de Rosamund Pike qui prend cher dès le départ est d’une splendeur et d’une noblesse indescriptible dans sa douleur)… L’histoire est profondément humaine…. Mais aussi très violente : les 10 premières minutes donnent le ton de l’agressivité et de l’hostilité inhérentes à cette époque historique. Paradoxalement, alors qu’une guerre fait rage et donc que le volume sonore devrait être à son comble, j’ai trouvé certains passages particulièrement silencieux. Cette alternance accentue l’atmosphère anxiogène qui plane tout au long du film.

Entre les lignes, on décerne une intelligence profonde, une finesse et une pudeur dans les sentiments (cette humanité lors de l’enterrement au début), une humilité (le héros finit par apprendre de ses ennemis), un hymne à la différence (assez clairement énoncée dans la déclaration du réalisateur que je vous ai reproduite plus haut).

Genre : western dramatique – Nationalité : Américaine – Date de sortie : 14 mars 2018  – Durée : 2h13 – Avec Christian Bale, Rosamund Pike et Wes Studi – Distributeur : Metropolitan FilmExport – Première diffusion en clair : 25 novembre 2021 sur France 3.

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