Angélique – Tome 3 : Angélique et le Roy écrit par Anne Colon

Angélique – Tome 3 : Angélique et le Roy écrit par Anne Colon

La série Angélique comprend treize tomes, parus en France de 1957 à 1985. Voici la réédition de la version d’origine du 3e tome (1959).

Qui reconnaîtrait à la cour du Roi Soleil, en cette grande dame élégante de Versailles, la fille du pauvre baron de Sancé et la femme apeurée qui, après la mort de Joffrey de Peyrac, a dû lutter pour arracher ses fils à la misère ! Angélique ne craint plus rien. Et connaît toutes ses armes… Elle s’en servira pour l’âpre combat qui l’oppose au marquis Philippe du Plessis-Bellière, cet archange glacial qu’elle a voulu épouser en secondes noces pour parvenir à la Cour. C’est là que Louis XIV entre en scène et Philippe, en parfait courtisan, s’efface. Tous ses biens sont au Roi de France, même sa femme… Mais Mme de Montespan ne reculera devant rien pour conserver sa place de première maîtresse… Amours frelatées et cœurs féroces : Angélique découvre l’envers du décor.

Retrouvons donc Angélique, qui, tel un Phénix, renaît de ses cendres. Elle subjugue Versailles, et jusqu’au roi lui-même. Dans cet environnement hostile – il ne fait pas bon être trop belle, ou trop intelligente à la Cour – elle fait preuve d’un courage et d’une ténacité redoutable. Encore une fois se mêlent dans ce volume deux intrigues : la renaissance de la magnifique Angélique et sa conquête du pouvoir, et son désir éperdu de faire reconnaître à son époux forcé le doux sentiment qu’il éprouve sans doute pour elle. Porté par une solide documentation, tout le talent d’Anne Golon se retrouve dans cet opus, où elle marie à merveille la reconstitution historique de l’entourage du Roi-Soleil et la fiction de l’histoire de la Marquise du Plessis-Bellière.

Contrairement au tome précédent, qui souffrait à mon sens d’un rythme trop lent, celui-ci file à toute allure ! Les évènements, retournements de situation, surprises et révélations se succèdent sans temps mort, jusqu’à la pirouette finale : le Roi avoue à Angélique que Joffrey de Peyrac n’a pas été brûlé ! Toutefois, il est mort noyé peu après. Bien entendu, Angélique n’en croit rien : Joffrey, son Joffrey est vivant ! Suspense insoutenable : a-t-elle raison ? Finira-t-elle par le retrouver ? Il reste encore dix tomes, on peut légitimement supposer qu’il faudra pour cela moult aventures et péripéties…

Alors, oui, parfois, cela prête à rire – qu’est-ce qu’elle peut être greluche, la marquise, de temps en temps – c’est un peu tiré par les cheveux quelquefois, mais on se laisse volontiers embarquer dans cette lecture qui remplit parfaitement sa vocation : divertir ! Et ce personnage de femme indépendante, forte, intelligente et qui ne fait pas mystère de ses goûts pour la sensualité est fort divertissant. Elle serait presque une héroïne moderne si elle ne succombait pas un peu trop souvent à la violence et à la soumission (dans ce domaine-là en tous cas), ce qui l’amène à apprécier un viol, tant ses appétits charnels sont aiguisés !

Alors, elle agace, Angélique, elle énerve, mais on suit quand même avec grand plaisir et une sorte d’admiration ses aventures tumultueuses. Et moi qui avais démarré la lecture de cette saga presque comme un gag, je me surprends à attendre avec un zeste d’impatience la suite !

 

Éditeur : L’Archipel – Date de Parution : 21 janvier 2015 – Prix : 23 € – 640 pages.

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