La rentrée littéraire 2020 d’Albin Michel

La rentrée littéraire 2020 d’Albin Michel

Fin juin 2020, l’éditeur a présenté les livres de sa rentrée (300 nouveautés : rien que ça !).

Assez globalement, j’ai trouvé le programme passionnant et qualitatif mais pas très drôle. Il faut dire que l’atmosphère ambiante ne se prête pas tellement au fun.

Outre la traditionnelle fiction annuelle d’Amélie Nothomb, les Aérostats, j’ai retenu les titres suivants

Daniel Picouly Longtemps je me suis couché de bonheur de Daniel Picouly parle de Proust (vu le titre, tout le monde aura compris la référence).

Orly, Cité Million, 1964. Un adolescent de quinze ans, pour l’amour d’une Albertine, plonge dans l’œuvre de Marcel Proust. Tout son monde tourne désormais autour de La Recherche. Dans sa cité, il reconnait ici un Charlus égoutier, là une Odette infirmière à domicile ou une duchesse de Guermantes battant ses tapis à la fenêtre…. Rêve ou réalité, peu importe, quand il sera grand, il sera Proust.

Avec la verve et la fantaisie qui ont fait le succès du Champ de personne, Daniel Picouly dresse le portrait tendre d’un enfant épris de littérature, rend hommage à l’école et aux professeurs, à sa famille et bien sûr à Marcel Proust. A tout ce qui a fait de lui l’écrivain qu’il est devenu. 

Radical de Tom Conan que je qualifierais de fiction sociale et sociétale descriptive.

Nicolas est un jeune étudiant de gauche qui rêve d’ascension mais déteste les élites. Usé par la solitude et l’hypocrisie ambiante, il se jette corps et âme dans son histoire d’amour avec Harry, un activiste d’extrême droite qui participe au mouvement des gilets jaunes dans sa frange la plus radicale.

À travers cette passion charnelle et toxique, Tom Connan explore, dissèque et dénonce l’appauvrissement des classes moyennes, l’arrogance des dirigeants et nous donne à voir une jeunesse et un pays qui basculent sans complexe dans la haine.

Les évasions particulières de Véronique Olmi revient sur un monde en constante évolution à travers une histoire familiale.

Elles sont trois soeurs, nées dans une famille catholique modeste à Aix-en-Provence. Sabine, l’aînée, rêve d’une vie d’artiste à Paris ; Hélène, la cadette, grandit entre son oncle et sa tante, des bourgeois de Neuilly-sur-Seine, et ses parents, des gens simples ; Mariette, la benjamine, apprend les secrets et les silences d’un monde éblouissant et cruel.

En 1970, dans cette société Française qui change, où les femmes s’émancipent tandis que les hommes perdent leurs repères, les trois soeurs vont, chacune à sa façon, trouver comment vivre une vie à soi, une vie forte, loin de la morale, de l’éducation ou de la religion de l’enfance.

Cette saga familiale, qui nous entraîne de l’après Mai 68 à la grande nuit du 10 Mai 1981, est tout autant une déambulation tendre et tragique dans ce siècle que la chronique d’une époque où les consciences s’éveillent au bouleversement du monde et annoncent le chaos à venir.

Il fallait le talent de l’auteure de Bakhita pour en saisir le souffle épique et visionnaire, et la justesse intime.

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