Presque une nuit d’été écrit par Thi Thu
Née en 1990, Thi Thu signe avec Presque une nuit d’été son premier roman.
Une photographe déambule dans la ville, appareil à la main. Son but : saisir la magie des petits instants du quotidien. Elle suit un inconnu qui rentre chez lui avec ses courses, discute dans un bus avec un employé noctambule, observe une mère portant son bébé sur le dos… Et, surtout, elle fait la rencontre d’une vieille dame énigmatique et de l’insaisissable Joh.
Au fil de ses promenades, notre héroïne convoque des souvenirs personnels, recueille des histoires intimes, pleines d’humanité et de courage, mais aussi des récits plus extravagants ou merveilleux. On suivra ainsi les aventures d’un jeune expatrié dans les bas-fonds d’une ville vietnamienne, le combat d’Ibtissem pour échapper à l’emprise de sa famille, le tragique destin de Tsukuyomi, dieu de la Lune banni du royaume céleste, ou encore les errances du fantôme de Yoru à la recherche de sa sœur perdue…
À travers cet enchevêtrement de récits se dessine peu à peu le portrait de la photographe, celui d’une jeune femme d’aujourd’hui. La question à laquelle elle s’efforce de répondre, chacun d’entre nous y est au fond confronté : Comment peut-on réenchanter le monde ?
J’ai pris vraiment beaucoup de plaisir à découvrir ce roman de la rentrée littéraire.
Très singulier il est dépaysant et enchanteur à souhait.
L’auteure possède des qualités littéraires et une telle maîtrise de la langue qu’on ne peut que savourer ses mots avec délice.
Elle a su m’entraîner parmi tous ces beaux récits emmêlés.
Entre philosophie, réflexions essentielles (sur l’amour, la vie, le monde, la mort…), contes, histoires, légendes et poésie servent les idées de l’auteure à merveille. Elle jongle avec les styles avec brio et m’a tellement conquise que j’ai très hâte de lire ses prochaines parutions puisque je trouve ce premier roman très prometteur.
J’ai particulièrement apprécié l’histoire de Yoru et j’ai ressenti beaucoup d’émotions aux côtés des différents protagonistes, vivant la quête de la narratrice comme une épopée.
J’ai trouvé que les parties rédigées sous forme de poèmes étaient si belles… Je les ai lues plusieurs fois… pour m’en imprégner et en ressentir toute la profondeur tant elles sont fortes.
C’est donc un roman magique, singulier, aux multiples facettes. L’auteure mélange les genres pour nous entraîner dans son monde.
Le résultat est original et magistral !
Je le conseille à tous les amoureux des mots, pour démarrer une belle rentrée littéraire.
Éditeur : Rivages – Date de publication : 22 août 2018 – 206 pages – Prix : 18,50 €.