Un raccourci dans le Temps réalisé par Ava DuVernay

Un raccourci dans le Temps réalisé par Ava DuVernay

Dernière diffusion télévisée : dimanche 28 mai 2023 à 21h05 sur Gulli.
Comme la plupart des collégiens, Meg Murry (Storm REID) manque d’assurance et tente de trouver sa place. Intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède – tout comme son petit frère Charles Wallace (Deric McCABE)- un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père (Chris PINE) va l’amener à faire la connaissance de trois guides célestes – Madame Quidam (Oprah WINFREY), Madame Quiproquo (Reese WITHERSPOON) et Madame Qui (Mindy KALING) – venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnée de Calvin (Levi MILLER), un camarade de classe, elle trouve au cours de sa quête un raccourci spatiotemporel l’entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique…

Le film est réalisé par Ava DuVERNAY (réalisatrice du magnifique Selma), écrit par Jennifer LEE (réalisatrice et scénariste de la Reine des Neige et scénariste des Mondes de Ralph et Zootopie) d’après un livre de Madeleine L’Engle, auteure qui s’est spécialisée dans la littérature pour adolescents et écrit en 1962. L’histoire en elle même est assez classique bien que le propos soit un peu confus insérant des explications façon techno-babling incompréhensibles et des leçons de morales qui ne servent à rien dans la résolution de l’histoire.

Les femmes sont indéniablement mise en avant dans ce film tant derrière que devant la caméra et le personnage de Meg est féministe. Elle a des convictions, n’est pas parfaite, utilise ses faiblesses pour en faire une force et face aux obstacles résout ceux-ci par son intelligence. Elle est un excellent modèle positif pour des adolescentes, attachante et touchante.

Les autres personnages humains sont plutôt bien construits. Le petit frère de Meg, Charles Wallace, est particulièrement intéressant, filtre des fois avec l’insupportable sans totalement tomber dedans. Calvin est sympathique bien qu’anecdotique mais pour une fois que c’est le personnage masculin qui semble être un faire valoir je ne m’en plaindrais pas. La mère de Meg (interprétée par Gugu Mbatha-Raw) est touchante sans tomber dans le pathos et l’image d’une femme forte, intelligente et qui ne se résume pas qu’à être une mère.

Le problème vient des personnages non humains les 3 guides célestes sont sur le papier intéressantes, extrêmement mises en avant (leur casting y fait) mais terriblement creuses et sans développement. La plus intéressante reste Madame Qui qui ne s’exprime que par des citations, l’idée est bonne et bien exploitée avec quelques références bien sympathiques. Madame Quiproquo sert de ressort comique et Madame Quidam est une sorte de déité surpuissante (Oprah WINFREY évoque le fait qu’elle s’est inspirée de Glinda, la gentille sorcière du Magicien d’Oz pour le personnage). Ces 3 personnages manquent cruellement de profondeur.
De plus les costumes, les coiffures et les maquillages sont tellement outranciers que cette surface des personnages donne l’impression qu’elles sont totalement artificielles et vaines. On pourrait faire le parallèle avec Hunger Games qui dépeint une société où la mode est extrêmement extravagante mais la force d’Hunger Games est que les personnages derrière ces apparences sont profonds et que ces folles tenues ne sont que des costumes cachant une réalité beaucoup plus sombre. Ici nous avons les tenues mais derrière il n’y a rien, rendant ces 3 guides comme des coquilles vides aux apparences artificielles.

Les effets sont parfois maladroits avec une mention spéciale pour une créature végétale volante hideuse ayant la tête de la Féee des dents dans les 5 Légendes de Dreamworks, mais en moche, transportant les enfants autour d’une Oprah Winfrey blonde titanesque et lui faisant gouzi-gouzi en lui chatouillant le menton, avant de partir, là bas là bas dans le lointain, au milieu d’une avalanches d’orchidées numériques vivantes qui parlent couleurs, c’était presque douloureux à voir.
Mais à l’inverse certaines trouvailles visuelles sont magnifiquement poétique (en particulier un passage rappelant le clip Take on me de A-ha absolument superbe).

Malgré ses défauts le film devrait plaire au jeune public qui ne cherchera pas à creuser la surface du film mais les plus grands n’y trouveront pas leur compte bien que sentant que l’intention des équipes derrière ce film est sincère et voulant tenter des approches visuelles originales et audacieuses.

Titre original : A Wrinkle in Time – Avec Oprah Winfrey, Reese Witherspoon, Mindy Kaling, Chris Pine et Storm Reid – Date de sortie : 14 mars 2018 – Durée : 1h49.

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