Entretien avec Hervé Gagnon pour La Mort du Temple

Après avoir oeuvré dans la mise en valeur du patrimoine et l’enseignement universitaire, Hervé Gagnon se consacre entièrement à l’écriture. Reconnu comme un des maîtres du thriller ésotérique au Québec, il a signé les séries Damné, Malefica et Vérité (disponibles au format poche). Ses livres ont été récompensés à plusieurs reprises.

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J’ai trouvé ce roman plus sombre. Est-ce également votre perception ?

Je crois qu’il est plus sombre, oui. C’est probablement attribuable (en partie, en tout cas), au fait que le récit se déroule dans un contexte qui est celui de la fin d’une grande institution, l’Ordre du Temple, qui avait dominé la chrétienté pendant presque deux siècles, et dont l’agonie depuis la perte de la Terre sainte est nécessairement déprimante. Le récit est teinté, je crois, de défaitisme et de fatalisme. Même le nom du protagoniste, Malemort, qui s’est imposé à moi, va dans ce sens.

Quelle est, pour vous, la « réalité » de Satan ?

Dans le récit, je n’ai pas l’impression que Satan soit si présent. Au contraire, à travers l’intrigue, c’est l’existence de Dieu qui s’affirme, mais hors de la religion et de la foi.

Les Chevalier du Temple sont une source d’inspiration inépuisable, non ?

Inépuisable? Je n’irais pas aussi loin! Rien ne devrait être inépuisable pour un romancier, au risque de se répéter. Mais le Temple est certainement inspirant, à cause de son histoire, des mystères (pour la plupart inventés) qu’on lui a associés, des personnages imposants qu’on y retrouve et, dans le cas de ce roman, d’une fin à la fois triste et spectaculaire.

Plus généralement, votre imagination donne t’elle un « physique » à vos personnages ?

J’aime beaucoup définir le physique de mes personnages. Je crois que c’est capital que le lecteur puisse les « voir ». En même temps, je prends soin de ne pas imposer un physique détaillé afin de laisser au lecteur la liberté de le compléter à sa guise.

La critique du roman est ici.