Toudoum… Toudoum… Chaque matin, Sisanda commence par compter les battements de son coeur et le nombre de jours qu’elle a vécus depuis sa naissance.
Puis, elle regarde sa mère se glisser hors de la case pour aller courir dans les collines : Maswala, sa Mamantilope, cavale pour le plaisir pendant des heures, pieds nus, là où même les bergers ne vont pas avec leurs troupeaux.
Sisanda, elle, ne peut pas courir. Ni sauter, ni jouer avec les autres, ni rien, à cause de son petit coeur imbécile et de sa maladie idiote. Le médecin lui a dit qu’elle avait beaucoup de chance d’être encore en vie. Vraiment beaucoup. Ici, il ne peut rien faire, il faudrait opérer Sisanda dans un hôpital spécialisé à l’étranger. Et ça coûte cher… Un million de kels ! Elle a compté qu’il faudrait à ses parents trente-huit ans, trois mois et vingt jours pour réunir autant d’argent…
Mais tous ces calculs sont faussés lorsqu’elle découvre que Maswala pourrait gagner la même somme en courant aussi vite qu’une antilope…
Il y a souvent une histoire vraie à l’origine d’un roman de Xavier-Laurent Petit. Ce dévoreur de journaux a découvert l’existence de Chemokil Chilapong dans un article de Courrier international qui racontait comment cette simple fermière avait pu financer la scolarité de ses enfants grâce à sa victoire au marathon de Nairobi. Il n’en fallait pas plus pour que son imagination s’emballe et nous entraîne dans les foulées de Maswala, la mamantilope d’une petite fille au coeur malade…
Voilà un roman jeunesse absolument passionnant. Une petite fille africaine de neuf ans nous raconte son quotidien de petite fille malade du coeur. Sans aucun pathos, avec humour et tendresse. Sisanda sait qu’elle est malade, et que sa vie est rythmée par son petit coeur imbécile, qui continue pourtant, vaille que vaille, à battre.
Seule une opération à l’étranger pourrait permettre de soigner son coeur malade et lui rendre une vie normale.
Passionnée de chiffres, elle a calculé que Maswala, sa maman, court aussi vite qu’une antilope, l’animal fétiche de son village. Et qu’elle peut courir très longtemps…
Quand Maswala tombe sur un article qui parle du marathon de Kamjuni, alors c’est sûr elle va s’inscrire et remporter la course pour pouvoir faire soigner Sisanda. Mais il faut réunir la somme de l’inscription et ce n’est pas facile. Et puis s’entraîner encore et encore en courant pieds nus dans les collines. Et le terre africaine peut être traître et les scorpions rôdent.
Par la voix de Sisanda, on suit la tentative quasi désespérée de la jeune femme pour sauver sa fille. Toujours avec une jolie dose d’humour, et beaucoup de tendresse. Les personnages sont attachants, l’écriture fluide et agréable.
Nul doute que les plus jeunes, et les autres aussi, s’attacheront à ce joli roman.
Éditeur : L’Ecole des Loisirs – Collection : Neuf – 9 à 12 ans – Date de parution : 14 Février 2018 – 160 pages – Prix : 16 €
