Showstopper écrit par Hayley Baker
Londres, 2045.
La société est divisée en deux clans.
Les Bâtards, réduits à l’état d’esclaves, n’ont aucune valeur.
Les Purs forment l’élite qui a accès à tous les privilèges.
Le Cirque de l’horreur est leur divertissement préféré. Ils attendent avec délectation l’accident mortel qui leur procurera le grand frisson.
Ben, fils de ministre, assiste à sa première représentation et tombe sous le charme d’Hoshiko, la funambule star du spectacle. Mais derrière l’éblouissement et le faste de l’arène, il découvre l’horreur. Trouvera-t-il le courage de résister pour mettre fin au carnage ?
Une claque, un page turner suffocant. Dès les premières pages, on plonge dans l’ambiance sinistre du roman. L’auteur nous offre en effet une dystopie au goût trop réel qui fait froid dans le dos. Le pays a sombré dans un racisme profond engendrant une ségrégation esclavagiste.
L’horreur extrême est condensée en un seul lieu : le Cirque.
Tout n’est que paillettes et pampilles avec des numéros prodigieux pour un public avide de macabre. Mais derrière le faste et les couleurs, se cache une vérité ignoble. Car le Cirque est l’un des nombreux moyens de juguler le nombre de Bâtards. Rapts d’enfants, tortures et accidents mortels sont maîtres mots pour satisfaire la curiosité morbide des Purs. Dans un décor grotesque, la mort est devenue un divertissement, les personnes, des biens à commercer.
On suit tour à tour Hoshiko et Ben, que tout oppose.
Ben est tenaillé entre ses pensées et les idées inculquées. Il entame une odyssée et une véritable remise en question de ses convictions pour suivre son cœur.
Hashiko est pleine de rage. Envers les Purs, envers le cirque, envers cette société malsaine. Cette même rage la pousse à survivre et à marcher sur le fil, défiant la faucheuse à chaque acrobatie.
Ils sont une lueur d’espoir, tels Roméo et Juliette, et leur amour sera un chamboulement dans leur univers ayant des répercussions singulières.
Les sentiments sont certes basiques mais animent le récit alternant entre colère-tristesse /amour amitié. Certains personnages sont répugnants, d’autres attachants. Le cirque regorge de moments de cruauté explicitée, la monstruosité allant crescendo au fil des pages.
Je regrette que cette société soit survolée et reste superficielle. J’attendais plus d’explications sur la lutte sociale et la montée de cette laideur politique.
La fin est abrupte et j’attends beaucoup de cette suite et fin car la révolution est à peine entamée et la descente aux enfers inachevée pour nos deux tourtereaux.
Le roman est recommandé pour des lecteurs de plus de 14 ans et je le confirme.
Editeur : Bayard – Date de parution : 20 novembre 2019 – Prix : 17,90 € – 535 pages.