Devilman Crybaby (2018)

Devilman Crybaby (2018)

Devilman Crybaby est une série animée japonaise Netflix réalisée par Masaaki Yuasa et adaptée du manga Devilman de Gô Nagai datant des années 1970. Mise en ligne sur le réseau Netflix le 5 janvier 2018 et disponible pour 190 pays en sept langues audios, et 23 langues pour les sous-titres. Elle est composée de 10 épisodes d’environ 25 minutes chacun. Je recommande de la regarder en version originale sous-titrée bien que la VF soit de bonne qualité.

 

 

Synopsis : Alors que les démons se sont réveillés et que l’humanité est dans la tourmente, un jeune démon sensible est poussé dans une guerre brutale contre le mal par son ami Ryo.

Cette série animée est une véritable surprise. Surprenant est d’ailleurs le maître mot de cette relecture du mythique manga des années 1970 ayant connu plusieurs adaptations dont un film live au début des années 2000. Avec cet animé il faut clairement s’accrocher car les premières minutes sont réellement très déroutantes… Le choix graphique est au premier abord très très surprenant et plutôt éloigné des animés japonais classiques. Couleurs criardes, corps disproportionnés ne respectant absolument pas la réalité, le dessin et l’animation sont totalement déroutantes et j’avoue j’ai failli couper et laisser tomber tellement j’étais perturbée par le parti-pris artistique… Ça aurait été une sacrée erreur au vu de la puissance de cette série. Donc ne surtout pas s’arrêter au graphisme et aux 15 premières minutes et continuer le visionnage !

 

Devilman Crybaby netflix

 

Si les graphismes sont déroutants, l’histoire l’est tout autant au début. On nous présente deux jeunes enfants, Akira, un petit japonais gentil et sensible avec un grand cœur et Ryo, un gamin blond franchement odieux. Akira veut sauver un chaton en fin de vie et l’autre veut l’achever au cutter… Le décors est planté ! la série ne va clairement pas être gentillette… et ça va vite se confirmer, après un passage de présentation des personnages lycéens de la série : Akira devenu ado, Miki dont il est amoureux et dont les parents l’hébergent et ses amis du club d’athlétisme, Ryo qui a bien grandis lui aussi  débarque et embarque le pauvre Akira après moult péripéties dans une soirée à la mode : un sabbat moderne où les humains se font posséder par des démons pour obtenir des capacités surhumaines… C’est en fin de ce premier épisode pas forcément folichon jusque-là que la série commence à prendre de l’ampleur et autant dire que sur le coup on ne s’attend pas à ça vu les graphismes un peu coloré et naïf et l’histoire jusque-là un peu décousue…

 

devilman

           

On se retrouve soudainement plongé dans un sabbat : une soirée pleine de gens totalement nus qui copulent tous entre eux et le sang commence à couler à flots. À partir de là, les démons arrivent et c’est une avalanche de gore, de corps explosés, découpés, dévorés, un déluge de sang et de sexe et on comprend que la série vient de démarrer enfin et qu’elle n’est clairement pas pour un large public. On réservera donc Devilman Crybaby à un public plus qu’avertit que la violence, la sexualité débridée et le malsain outrancier ne dérange pas. On va suivre l’évolution d’Akira devenu le Devilman, sorte de anti-héros chargé d’utiliser ses capacités démoniaques pour tuer les démons qui s’attaquent aux humains… Obligé de maîtriser un corps devenu soudainement plus grand, plus fort et plus beau et qui a des besoins physiques assez difficile à gérer… Supervisé par Ryo de plus en plus ambivalent et mystérieux, Akira va se jeter dans sa quête qui va prendre un tournant biblique. Je préfère ne pas spoiler et laisser le spectateur découvrir la série car elle vaut le coup et le choc des situations ne doit pas être dévoilé d’avance ce serait vraiment très dommage ! Je ne peux que saluer cette vision outrancière et cynique de l’humanité qui vire au nihilisme absolu et va beaucoup, beaucoup plus loin que Berserk, autre série dont le thème est très similaire et dont les partis prix gore et sexe sont clairement assumés…

 

Devilman CryBaby

Bref au final on trouve les graphismes très beaux et adaptés à la folie de l’oeuvre, les démons avec tentacules, bouches géantes, appendices disproportionnés, couleurs étranges et malsaines sont vraiment réussis. Ils rappellent les œuvres du peintre Bosch notamment sa vision des enfers dans Le Jardin des délices ou sa représentation des péchés capitaux….  Les décors sont beaux et les couleurs contrastent avec la violence du propos. Devilman Crybaby est une œuvre atypique, dure, violente sans concession sur l’humanité, on en vient d’ailleurs à se demander si Akira doit sauver les humains… Le propos est totalement assumé et l’œuvre va au bout de ce qu’elle a entreprit avec une fin en apothéose d’une force vraiment fulgurante. J’ai été scotchée et c’est une grosse claque que j’ai pris devant cette série dont j’ai avalé les 10 épisodes en une nuit tant je voulais savoir la suite… Je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans cet univers malsain, parfois tendre, déprimant, excitant, vous serez révolté, amusé, triste mais vous passerez un moment unique devant cette série atypique : on notera les textes du groupe d’ado rappeurs qui apportent une poésie décalée et émotionnellement forte dans certains épisodes : la déclaration d’amour de l’un d’eux à Miko, l’amie et rivale de Miki est juste sublime…  Cet animé aura le mérite de vous faire réfléchir sur l’humanité, la vie, etc… Une vraie série pour adulte intelligente et différente avec un parti prix graphique et thématique assumé ce qui est rare, jetez-vous dessus c’est un joyau !

 

VOIR LA BANDE ANNONCE DE LA SERIE

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