Elecboy – Tome 1 : Renaissance de Jaouen Salaün
Année 2122, quelque part en Amérique du Nord.
Sur une terre aride et brûlée par le soleil, la paix et la sagesse semblent avoir déserté. L’ancien monde civilisé a laissé place au chaos et à la pauvreté, à la violence et à la sauvagerie.
Dans un décor de western, au milieu de baraquements de fortune mêlés à des panneaux solaires modernes, les membres d’une communauté autonome survivent tant bien que mal. La quête de l’eau est une préoccupation de tous les instants.
Le jeune Joshua est amoureux de Margot, la soeur de Sylvio, un adolescent brutal qui prend plaisir à le frapper. Sylvio appartient au clan des hauteurs, qui affirme son pouvoir en faisant régner la peur sur les autres habitants.
Un jour, d’étranges événements se produisent. Dans cet univers d’après l’apocalypse, alors que le père de Joshua et son équipe travaillent sur le réseau d’approvisionnement en eau, des créatures éthérées surgies de nulle part s’en prennent à eux…
Dix-huits ans ! Voilà dix-huit années que l’auteur prépare cette bande-déssinée. Ayant déjà travaillé à de nombreuses reprises avec le très prolifique scénariste Christophe Bec (rien que pour le mois de février 2021, il signe le scénario de 3 nouveautés), Jaouen Salaün se lance pour la première fois en solo avec Elecboy, une saga de Science-Fiction prévue en 4 tomes pour le moment.
Après une entrée en matière où l’on se trouve directement plongé dans l’action, plein de questions sur cet étrange univers. Les premières réponses viendront quelques pages plus tard néanmoins c’est vrai qu’être embarqué sans introduction à proprement parlé, cela peut ne pas plaire à certains mais l’effet de style immersif a bien fonctionné sur moi.
L’intrigue avancant, on commence à découvrir de nouveaux pans de cet univers à la croissée des chemins entre Mad Max et Soleil Rouge tandis que les thèmes commencent à s’entremeler. La gallerie de personnages s’étoffe ainsi que les interractions entre eux. Le tout avec des mystères de plus en plus nombreux qui ne cesse de tenir en halène le lecteur.
D’un point de vue purement graphique, Jaouen livre comme à chaque fois une démonstration de haute volée avec son trait réaliste. L’enchainement et la structure des planches et des cases sont maitrisés et offrent un rendu sur les personnages, les décors et les scènes d’actions digne des productions cinématographiques Hollywoodiennes.
La mise en couleur mérite elle aussi d’être vantée. A l’image d’un Mad Max : Fury Road et de toute l’imagerie du post-apocaliptique, on retrouve des tons ocre et saturés pour dépeindre les étendus sablonneuses où se situe le récit apportant des effets de textures et de perspective à l’ensemble.
On est donc face à une totale maitrise sur tout les plans artistiques. Pour un premier projet seul aux manettes, on ne peut qu’être impressionné et enthousiasmé à découvrir vite la suite. L’avantage c’est qu’on n’aura pas à attendre 18 ans puisque le tome 2 est prévue pour l’automne 2021, si la covid ne vient pas s’en mêler.
Éditeur : Dargaud – Scénario & Dessin : Jaouen Salaün – Date de parution : 15 janvier 2021 – 64 pages – Prix : 14,50 €.