Ghost War – Tome 1 : L’aube rouge de Jean-Pierre Pecau et Stefano Martino
Un récit de science-fiction musclé aux enjeux écologiques très actuels. Enfilez votre exosquelette et plongez dans cet avenir à la frontière d’Abyss et d’Avatar ! Dans un futur proche où les réserves de pétrole s’épuisent, les bots, scaphandres bardés d’électronique, facilitent le travail des militaires, manutentionnaires ou foreurs comme Terry, qui œuvre sur une plateforme maritime. Lida, elle, est serveuse dans la ville côtière la plus proche. Lorsque des bots non identifiés débarquent et massacrent leurs amis et collègues, Terry et Lida, malgré leurs dissensions, doivent faire équipe pour tirer ça au clair.
Jean-Pierre Pécau est le scénariste d’une trentaine de séries (Sonora, Soleil Froid, Arcanes …) et a su se faire une réputation solide dans le milieu.
Avec Ghost War, il livre une nouvelle plongée dans un récit d’anticipation le temps de trois tomes. Dès les premières pages, on est submergé par l’action sans avoir véritablement fait connaissance avec les personnages. Ce choix accentue encore plus le sentiment de surprise partagé par ces derniers. Ainsi, le lecteur découvre, en même temps que Terry, que l’invasion robotique n’est pas limitée à la seule station pétrolière mais que toute la ville est prise pour cible sans aucun espoir d’être secourue, le fait est que l’aviation militaire venue les défendre a été rapidement détruite. Dès lors, Terry et Lida prennent en main la situation et se préparent à former une résistance face à l’envahisseur qui les entoure et les tient en otages. Des envahisseurs dont personne ne sait rien. Aucune déclaration n’a été faite de leur part, aucun objectif ne semble se distinguer, pas d’informations à propos de leur origine qu’elle soit humaine, synthétique ou même extraterrestre. Le scénario est très prenant et l’on a envie d’en savoir plus sur ces machines sachant que tous ces mystères hantent à la fois les personnages mais aussi le lecteur.
Alors, certes pour le coup, il s’agit d’un pitch assez classique pour tous les amateurs de science-fiction mais il y a déjà un point qui offre une touche d’originalité, c’est le lieu où prend place l’histoire. En effet, celle-ci se déroule dans une petite communauté en Norvège. C’est un contre-pied du choix habituel pour lequel on trouve plutôt des zones comme les Etats-Unis ou la France. Première mention : bravo pour le dépaysement donc. Deuxième mention spéciale pour le personnage de Lida qui a un fort caractère, est débrouillarde mais surtout qui offre de merveilleux échanges, assez piquants en général, avec Terry.
Quant au dessinateur, Stefano Martino qui a déjà travaillé pour le marché français (Division de Fer) mais aussi dans l’industrie des comics américains (Catwoman), il livre un travail assez impressionnant surtout dans le design des robots imposants et autres appareils mécaniques. Il garnit chaque case de nombreux détails. Le choix de la Norvège comme emplacement est encore une fois une réussite puisque cela permet au dessinateur de varier les ambiances hivernales en pleine campagne avec des forêts et de la neige. Le coloriste Elmer Santos s’en donne à cœur joie avec sa palette de blanc et de bleu pour peindre au mieux ce cadre.
Au final, même si la conclusion du tome m’a un peu désarçonné, elle promet une suite très intéressante et qui devrait s’accompagner de plusieurs réponses aux mystères qui entourent ces machines. C’est donc une bonne aventure de science-fiction que je recommande.
Editeur : Soleil – Scénario : Jean-Pierre Pécau – Dessin : Stefano Martino – Date de parution : 30 mai 2018 – 48 pages – Prix : 14,50 €