Cuba, 2190. Après son sixième clonage consécutif, Fidel Castro est toujours le Lidor Maximo du havre de la révolution. Dans une maison de retraite de la Havane, deux papis se remémorent leurs prouesses de jeunesse. Quand quarante ans auparavant, ils avaient tenté de sauver une pin-up des griffes de dangereux mafieux. Entre gangsters nerveux, aliens belliqueux et politiciens corrompus, les deux play-boys s’étaient alors lancés dans une course-poursuite effrénée pour déjouer le projet de construction d’un casino volant !
On peut dire que ça bouge dans cette maison de retraite avec Rico et Waldo, surtout lorsqu’ils racontent leur jeunesse pour impressionner les infirmières, c’est un récit assaisonné aux flingues, aux courses poursuites et aux carcasses d’engins volants en tout genre. Il y a aussi des Grunt, des énormes lézards monstrueux qui sont des gardes du corps esclaves, un peu extraterrestres sur les bords… qui se damneraient pour un verre de bière. Il y a autant d’humour que d’énergie, dans un décor futuriste qui analyse un Cuba extra-urbain. Les femmes sont toutes des bimbos à fortes poitrines et décolletés vertigineux, ou alors des danseuses de tripos en string et bikinis.
La philosophie de ce nouveau monde ne change pas beaucoup de celle que nous connaissons. Peut-être un peu d’exagération, tout au plus. La baston se faisant avec des flingues et des extraterrestres, les morts pleuvent à tour de bras. C’est de la SF façon gangsters, inclassable. Car les camps qui s’affrontent le font pour des histoires de territoires ou de pouvoir, de pognon aussi, rien que du très classique quoi…
J’ai beaucoup aimé ce rythme trépidant, cette urgence, et même s’il y a beaucoup de sexisme dans le scénario, ça fait partie du jeu, ça s’explique et se comprend aisément. Les héros ont vieillis mais n’ont rien perdu de leur superbe, car leur récit reste héroïque.
Pourquoi prendre la Havane comme point de départ et son système politique en toile de fond ? Je trouve ce point insuffisamment développé en revanche, car il y a de la mafia dans n’importe quel pays de notre vieille planète, et ce seront sûrement (malheureusement) les mêmes en 2150.
Éditeur : Glénat – Collection : Hors Collection – Genre : Science-fiction – Scénario : Thierry Cailleteau – Dessin : Héloret – Date de parution : 18 avril 2018 – 48 pages – Prix : 13,90 €