Le sentier de la guerre – Tome 1 Fort Buford de Marc Bourgne et Didier Pagot

1864, Washington DC. Diane Myers, 22 ans, est une jeune peintre surdouée que la bonne société s’arrache. Son rêve : peindre les paysages de l’Ouest sauvage et le mode de vie de ses habitants, les Indiens des plaines. Farouchement opposée aux idées politiques de son père sénateur qui ne souhaite que leur extermination, elle décide sur un coup de tête de partir à leur rencontre, matériel de dessin sous le bras. Avec l’aide du scout « Missouri », elle parvient à intégrer la tribu du célèbre chef indien Sitting Bull. C’est le début d’une belle aventure artistique et humaine pour Diane, à la découverte d’une culture fascinante menacée par la marche de l’histoire…

Le Sentier de la guerre est une grande saga romanesque évoquant la vie du grand chef sioux Sitting Bull. Une épopée digne de La Prisonnière du désert, portée par une héroïne attachante, nous permettant de découvrir par la fiction l’histoire sanglante et complexe des guerres indiennes dans laquelle s’est écrite la légende du Far West.

Cette histoire possède un rythme effréné. Après un début dans l’action, les auteurs nous emmènent sur le terrain de l’intrigue politique puis dans une sorte de voyage initiatique. Toutes ces étapes sont reliées d’une main de maître. On découvre la société indienne de l’intérieur, tout comme le personnage principal, Diane. On retrouve nombre de leurs mœurs et coutumes, on en apprend un peu plus sur la façon qu’ils ont de diriger leur peuple, de créer une famille, de gérer le contact avec les autres tribus… Cependant, malgré le côté enquête d’investigation mené par notre héroïne je ne trouve pas que l’on garde une vision neutre de ce conflit. On y présente les occidentaux comme des hommes qui ont tout essayé pour préserver la paix, oubliant de stipuler combien les indiens ont souffert de l’invasion. On y voit le peuple à plumes comme des sauvages qui refusent la technologie, effaçant toute trace d’esclavage, de pillage, de massacre et d’épidémies que les blancs ont apporté. Et même la jeune peintre qui souhaite les aider permet d’avoir un certain regard moralisateur sur ce qui s’est déroulé. Du point de vue scénaristique cette BD est géniale, on adore l’histoire qui y est racontée, mais attention à ne pas la prendre comme l’Histoire, car celle-ci est bien plus noire.

Le dessin est splendide, le choc des cultures est visuellement très réussi. Les costumes traditionnels qui s’opposent lors de la signature du traité symbolisent très bien la différence de vision des deux peuples. Les détails sont très réussis, dans les mains, dans les visages, tout est maîtrisé. J’ai beaucoup aimé la peinture sur les visages, on a vraiment cette sensation de surcouche sur la peau. Le seul bémol est peut être dans le mouvement. Je trouve le dessin un peu trop figé ce qui peut parfois ralentir un peu la lisibilité mais on lui pardonne facilement.

Editeur : Glénat – Collection : Grafica – Scénario : Marc Bourgne – Dessin : Didier Pagot – Date de parution : 25 avril 2018 – 48 pages – Prix : 13.90 €

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