Les Chevaliers d’Héliopolis – Tome 3 : Rubedo, l’œuvre au rouge d’Alejandro Jodorowsky et Jérémy
Face à Napoléon, Asiamar n’a pu se résoudre à accomplir sa mission. Alors qu’il aurait pu, d’un coup d’épée, changer le cours de l’histoire, il s’est montré trop bon. Il a préféré laisser s’exprimer la part féminine de sa double identité et a donné à l’Empereur un baiser. Aujourd’hui, pour cet échec, il comparait devant les Chevaliers d’Héliopolis. Car, pour accomplir son destin, un véritable Alchimiste doit aussi savoir se montrer cruel. Apprendre à apprivoiser cette cruauté, c’est l’essence même de Rubedo, l’œuvre au rouge et troisième épreuve alchimique. Peut-être la plus difficile de toute. Asiamar s’en montrera-t-il capable ?
Le génial Jodorowsky s’associe au jeune prodige Jérémy pour réécrire l’histoire avec un grand H dans une grandiose fable initiatique et ésotérique. Une fresque épique mêlant les secrets de l’alchimie aux arcanes de l’Histoire.
Sa rencontre avec Napoléon avait très durement marqué Asiamar. Entre son engagement pour les Chevaliers et son amour pour l’Empereur, il va devoir faire un choix, pour le salut de l’humanité. À moins que ce soit cet amour qui permette de sauver Napoléon de lui-même.
Cependant, avant la prochaine confrontation, Asiamar va devoir prouver sa fidélité à l’ordre et prouver qu’il peut arrêter son ennemi, malgré ses sentiments… ou le sauver ! Cela dépendra surtout de l’Empereur.
Bien que ce 3e tome ne manque pas d’affrontements, il explore surtout la psychée de ses personnages. Ici, le principal combat est mental avant d’être physique. Napoléon ne peut mourir corporellement, mais il peut être brisé. Malgré tout Asiamar peut peut-être encore le ramener à la raison.
D’un autre côté, l’ésotérisme de Les Chevaliers d’Héliopolis continue de se dévoiler et tend plus de la magie que de l’alchimie. Cependant, cet aspect est tellement secondaire en comparaison avec le rapport de force entre l’Empereur et Asiamar que le lecteur pardonnera le « facilités » scénaristiques.
Quant à eux, les dessins sont magnifiques et illustrent très bien cette partie de l’Histoire. Des visages expressifs aux paysages de différentes contrées, rien n’est laissé au hasard et l’ensemble est sublime.
Cette troisième BD résout grand nombre des problématiques posées par Les Chevaliers d’Héliopolis. Malgré cela, et sans spoiler, il reste une conclusion à apporter au récit : Asiamar a-t-il réussi ? J’attends avec impatience la réponse dans le prochain et dernier tome de la série.
Éditeur : Glénat – Collection : BD – Scénario : Alejandro Jodoroswky – Dessin : Jérémy – Date de parution : 6 mars 2019 – 56 pages – Prix : 14,50 €