Ma vie d’Artiste de Mademoiselle Caroline
Tout a commencé par la découverte du carton à dessin de Marie-Thérèse, la tante de la petite Caroline. Le dessin devient alors son passe-temps favori. Plus tard, elle ne doit pas ménager ses efforts pour persuader sa famille de la laisser s’engager dans des études artistiques. Et une fois le diplôme de l’école Peninghen obtenu, le plus dur est de se faire une place dans le milieu professionnel.
Dans ce joli roman graphique Mademoiselle Caroline nous raconte le parcours qui l’a menée de petite fille passionnée de dessin jusqu’à sa rencontre avec Guy Delcourt et maintenant neuf albums publiés.
Caroline est encore une petite fille quand ses parents héritent d’une tante une petite maison dans le Vivarais. Marie-Thérèse, la tante en question, était une artiste et Caroline découvre ses peintures dans un vieux carton à dessin. Elle passe son enfance à dessiner au crayon à papier, puis découvre la couleur par la magie d’une boîte de crayons de couleur qu’on lui offre. La BD suit cette évolution, de noir et blanc, elle se pare de touches de couleur. Ses parents tentent d’intéresser la petite fille au sport mais en vain et finissent par lui proposer des cours de dessin. Le graal !!
Nourrie de BD par un oncle qui lui en offrait souvent, elle passe de plus en plus de temps à dessiner, commençant à raconter des histoires qu’elle illustre. En seconde elle veut faire une section littéraire, mais ses parents sont intraitables, ce sera un bac d’économie, et si elle l’obtient et que le dessin la passionne toujours, « on avisera ». C’est ainsi que, le bac en poche, Caroline va intégrer la prestigieuse école Penninghen, école privée, très cotée, très dure, et… très chère, dont elle sortira diplômée cinq ans plus tard. Mais avoir réussi une école prestigieuse n’est pas un sésame d’office. La galère ne fait que commencer !
J’ai beaucoup aimé le récit de ce parcours de vie auto-biographique où Mademoiselle Caroline raconte, avec des touches d’humour certes, mais surtout beaucoup de sensibilité et de coeur, comment le dessin est entré dans sa vie, et comment elle est devenue l’artiste que nous connaissons aujourd’hui.
J’ai adoré la mise en couleurs qui suit l’évolution de la petite fille, puis de la jeune femme, du noir et blanc des premiers dessins, aux illustrations colorisées actuelles, en passant par la découverte de la couleur et les devoirs de l’école Penninghen.
Parce qu’elle y parle des femmes principalement, parce qu’elle raconte avec humour et une pointe d’auto-dérision, ses romans graphiques sont souvent classés dans les rayons soit humour, soit girly, ce qui a le don d’exaspérer Mademoiselle Caroline. Car les sujets traités, l’autisme dans La différence invisible, la dépression dans Chute libre, le changement radical de lieu de vie dans Quitter Paris, mais aussi la maternité dans Enceinte c’est pas une mince affaire, le surpoids dans Je commence lundi, sont des sujets « sérieux ».
Mademoiselle Caroline tient aussi un blog Le Journal d’En-Haut, où elle raconte au jour le jour sa vie d’auteure, d’illustratrice, de maman, mais aussi ses passions, le rugby, le ski, la montagne.
Editeur : Delcourt – Scénario et Dessin : Mademoiselle Caroline – Date de parution : 26 septembre 2018 – 224 pages – Prix : 25,50 €