Nos rives partagées par Zabus et Nicoby
Ils sont six que rien ne rapproche.
Simon est prof et il doute. Son métier doit-il se résumer à inscrire des notes sur des bulletins ? Diane cherche à se reconstruire après une opération, à se sentir femme sans se sentir regardée. Nicole agite sa retraite à militer, même si sa fille ne veut plus lui parler. Vieu et usé, Pierre s’emmerde chez lui. Jill est une ado. Elle hésite entre garçons et filles… et elle envie Hugo qui – lui – sait, mais sans succès.
Rien ne les rapproche sauf le rivage partagé avec une faune intriguée, qui observe ces gens empêtrés dans leurs drames, grands ou petits mais si typiquement humains. Chronique sensible, « Nos rives partagées » narre des existences pas si ordinaires et qui ressemblent aux nôtres. Car même quand le tragique rôde, la vie peut être belle.
Leurs vies ressemblent aux notres : troublées, accidentées… Et belles !
Le chat déambule dans un paysage silencieux. Hugo regarde la faune sauvage à travers son appareil photo, puis Jill qui passe par là, et qu’il voudrait bien revoir de plus près. Simon et prof et il n’en peut plus. Il doute, il est au bout du rouleau, au bord de l’implosion. Nicole milite activement pour oublier que sa fille ne veut plus lui parler. Pierre râle, il a reçu en cadeau un perroquet qui l’exaspère. C’est Nicole qui lui a envoyé le cadeau. Diane tient un journal intime ou figure uniquement les citations des autres ; rien de personnel, elle est paumée, elle ne sait plus qui elle est. Jill ne sait pas encore qui elle est !
« Le monde commence au pied de mon nénuphar » dit le crapaud. Ce monde, c’est Dave Rivage un petit village tranquille ou se côtoie, Hugo, Simon, Diane, Nicole, Pierre, Jill. Ce village et rempli de vie, de petites et grandes émotions les liant. Les émotions qui se renouent et se dénouent sous le regard des animaux venus les observer sous l’ordre du crapaud qui souhaite en découvrir plus sur son environnement proche. Ce récit nous fait passer de personnage en personnage. Un mouvement perpétuel. Au milieu du village, une rivière coule et l’eau et en train de monter, mais aucun humain ne s’en aperçois seuls les animaux le voient. Nos six personnages sont trop occupés par leurs propres vies qui s’entremêlent.
Le crapaud est philosophe et le chat est cynique et tient à le rester. Au final, la vie l’emporte. Un message transmis avec délicatesse !
Une mise en relief réussie grâce au dessin.