The End de Zep
Dans le cadre d’un stage, Théodore Atem intègre une équipe de chercheurs basée en Suède qui travaille sur la communication des arbres entre eux et avec nous. Ce groupe de travail dirigé par le professeur Frawley et son assistante Moon, tente de démontrer que les arbres détiennent les secrets de la Terre à travers leur ADN, leur codex. C’est en recoupant ces génomes avec la mort mystérieuse de promeneurs en forêt espagnole, le comportement inhabituel des animaux sauvages et la présence de champignons toxiques que le professeur comprendra, hélas trop tard, que ces événements sonnent l’alerte d’un drame planétaire duquel seul Théodore et quelques survivants seront épargnés. Serait-ce une nouvelle chance pour l’espèce humaine ?
Les lecteurs qui ne connaîtraient Zep que pour son héros emblématique Titeuf seront sûrement très déroutés par ce nouvel album qui ne contient pas une once d’humour… c’est un récit futuriste, alarmiste même, où les héros sont des scientifiques ordinaires, qui aiment, qui ont peur et qui écoutent les Doors en boucle (la référence à la chanson « the end » n’est donc pas fortuite…).
Regroupés dans une réserve, une forêt de Suède, ils se trouvent confrontés à des changements de la part des animaux d’abord, puis de la flore environnante. Des phénomènes inexpliqués intriguent. Cette fable écologique moderne, en couleurs assez monochromes, est très réaliste par le scénario puis par le dessin. J’ai beaucoup aimé ces personnages attachants, ils ont une vraie sensibilité, une vraie vie palpable pour le lecteur. On se met à imaginer avec effroi que ce scénario catastrophe pourrait être réel, voire prémonitoire, et que la chanson des Doors serait prophétique de la fin de l’humanité.
Sans dévoiler la fin de l’intrigue, il y a un optimisme, malgré cette histoire d’apocalypse, qui fait chaud au cœur. Et rien que pour ça j’ai envie de remercier Zep… et suivrai avec encore plus d’admiration ce grand auteur de BD. Une seule citation, celle de la quatrième de couverture : « Je pensais que nous étions là pour observer la forêt. Mais c’est elle qui nous observait ».
Si après ça vous n’avez toujours pas envie de découvrir et d’ouvrir The End, je ne sais plus quoi faire…
Éditeur : Rue de Sèvres – Genre : Futuriste – Scénario et Dessin : Zep – Date de parution : 25 avril 2018 – 90 pages – Prix : 19 €