Musée Lambinet (Versailles)

Musée Lambinet (Versailles)

Installé dans un hôtel particulier du XVIIIème siècle devenu un musée en 1932, le Musée Lambinet rouvre ses portes après 3 ans de travaux.

Passé le portail d’entrée le visiteur entre dans un petit jardin ornemental que domine un magnolia majestueux alors qu’au fond la façade de l’hôtel se déploie dans un pur style rocaille.

Le musée a fait l’objet d’une révision de son organisation à l’occasion des travaux et s’articule en 3 niveaux.

Le rez-de-chaussée présente l’histoire du musée, de ses donateurs et anciens propriétaires. Il est complété par des salles consacrées aux expositions temporaires.
Le 1er étage présente les collections du musée et des appartements de style XVIIIème siècle.
Le 2ème étage raconte à partir d’œuvres choisies du musée l’histoire de la ville Versailles et de ses habitants.

Nous ouvrons donc la visite en faisant la connaissance des Lambinet en particulier Nathalie grande collectionneuse qui légua à son décès en 1929 son hôtel particulier à la ville de Versailles en vue d’en faire un musée.
C’est aussi l’occasion de découvrir quelques œuvres emblématiques du musée dont un très beau chat angora poursuivant un papillon. Ce tableau de Jean Jacques Bachelier et datant de 1761 est un des préférés des visiteurs et si rien ne le corrobore, il se dit qu’il serait un portrait de Brillant le chat angora de Louis XV.


L’exposition temporaire actuelle est consacrée à Céline Clanet, une photographe. Elle a suivi les équipes de restaurations du musée lors des dernières semaines avant d’achever les travaux et les a photographiés en train d’installer les collections du musée. C’est un très joli choix de mettre en avant le travail accompli par le personnel du musée en guise d’exposition pour la réouverture. Les photos ont quelque chose de très poétique où l’humain est en contact étroit avec l’œuvre avant de s’effacer pour qu’elle brille.

Le 1er étage s’articule en 2 temps. Les collections en elle mêmes présentent d’abord successivement des tableaux du XVIIème au début du XXème siècle. Le reste es salles présentent des sculptures des mêmes périodes et des objets d’art.
Une petite salle présente des petits objets d’arts et bijoux et en particulier un sublime diadème de scène de René Lalique datant de 1899 porté par l’actrice Julia Bartet grande actrice de l’époque à la Comédie Française.

Cette partie là de la visite s’achève sur des salles présentant de manière originale l’ameublement du XVII et XVIIIème siècle, l’occasion de pouvoir comparer comment une commode ou un fauteuil a évolué en termes de forme et confection avec le temps.
Dans un second temps on plonge dans une succession de salles reproduisant un intérieur du XVIIIème siècle. L’ensemble est très intime et élégant. Le salon expose en son centre une œuvre exceptionnelle : une harpe créée par Naderman, luthier de Marie-Antoinette. Cette harpe date de la fin du XVIIIème siècle et a réservé des surprises lors de sa restauration. En effet la totalité des pièces de fonctionnement d’origine de la harpe étaient présentes et en état. Ainsi une fois une restauration minutieuse faite et avec la participation d’une harpiste spécialisée la harpe refonctionne à nouveau après 250 ans de silence. A présent cet instrument de musique doit être entretenu et s’il doit être préservé et ne peut être sollicité constamment à l’inverse l’instrument doit être joué régulièrement sous peine de s’abimer. Ainsi la harpiste viendra en jouer régulièrement au cœur du musée.  C’est le seul instrument existant de ce luthier qui soit en état de fonctionnement.
Il y avait quelque chose d’enchanteur à se promener au sein de ses appartements en attendant la harpiste jouer de son instrument.

Le 2ème étage va raconter au travers des œuvres du musée des pages de l’histoire de la ville de Versailles. Si l’on se focalise principalement sur les périodes du XVII au XIXème siècle c’est aussi l’occasion de découvrir les évènements de l’histoire du point de vue des habitants de la ville d’où régnait le Roi de France, où la constitution a été écrite et où des grandes pages de l’histoire de France tant quand elle fut un royaume, un empire et à présent une république se sont écrites.
J’ai retenu en particulier un salle mettant en lumière la place des femmes durant la révolution française dont les livres d’histoire misogyne ont effacé l’action.
On peut aussi évoquer le portrait d’Augusta Holmès par Gustave Jacquet qui à la fin du XIXème siècle réussit à s’imposer en tant que compositrice de musique classique dans un milieu profondément masculin.
Les tableaux présentés dans les salles présentent en majorité des vues de Versailles et si bien sûr plusieurs mettent en avant le château de nombreux dépeignent les quartiers de la ville et la vie de leurs habitants.

Le musée Lambinet est un joli petit musée intimiste qui a été restauré avec attention pour lui donner une nouvelle dynamique.

Musée Lambinet

54, boulevard de la Reine
78000 Versailles

Ouvert du mercredi au vendredi de 12h à 19h et le samedi et le dimanche de 10h à 19h.

Tarif Adultes 6€, Tarif réduit 4€
Gratuit pour les -25 ans

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