Dompteur d’anges écrit par Claire Favan

Condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis, Max Ender a été jeté en pâture à ses codétenus par ceux-là mêmes censés assurer l’ordre et la discipline au sein de la prison. Lorsqu’il est reconnu innocent et libéré, ce n’est plus le même homme. Il n’a désormais plus qu’une seule idée en tête : se venger de cette société qu’il hait par-dessus tout.
Pour frapper ses bourreaux au coeur, il va enlever leurs enfants et, méthodiquement, au fil des ans, faire de ces petits anges des bêtes féroces avant de les envoyer punir ses tortionnaires à sa place. Tout se déroulera selon ses plans jusqu’à ce qu’une de ses créatures lui échappe et disparaisse dans la nature…

La quatrième de couverture résume très bien le sixième roman de Claire Favan. Max Ender est un jeune homme modeste, sans ambition, couvé par sa mère. Il est encore tout jeune, à peine 19 ans, à sa mort. Doté d’un solide bon sens, il ne boit pas, ne se drogue pas, et possède de solides aptitudes manuelles qui lui assurent un avenir d’homme à tout faire qui lui convient bien. Mais tout s’écroule quand il est soupçonné puis condamné, malgré ses protestations d’innocence, pour le meurtre et le viol d’un jeune garçon qu’il connaissait bien. En prison, les détenus détestent les violeurs, surtout ceux convaincus de pédophilie, et, avec la complicité bienveillante des gardiens, Max va devenir leur souffre-douleur. Battu, torturé, violé, sa raison bascule et quand, cinq ans plus tard, son innocence est reconnue, le vrai criminel ayant récidivé et avoué, c’est un homme complètement métamorphosé qui est relâché, ivre de haine et de vengeance.
Sa seule porte d’évasion pendant toutes ces années, ce furent les livres qu’il a dévoré, surtout des traités de psychologie. Et il est devenu un expert de la manipulation mentale et du conditionnement. Il va alors patiemment tisser sa toile et mettre en place une terrible vengeance.
Cette première partie est déjà difficilement supportable tant elle est dure et injuste pour Max. Mais que dire de la suite, de ces enlèvements de très jeunes enfants et de leur conditionnement froid et méthodique pour en faire des armes à tuer ! Cela n’est pas sans rappeler tout ce qu’on lit sur les enfants soldats, enlevés par des groupes armés et formés à la guérilla, ou sur les enfants martyrs, endoctrinés par des djhadistes et envoyés porter la mort.
On suit avec effroi la manipulation de Max, aidé par Suzy, une jeune femme qui est tombée sous sa coupe et ferait tout pour l’aider.
Pourtant le pire endoctrinement peut se fissurer au contact de la réalité, et Cameron, l’un des enfants va découvrir que le monde extérieur est différent de celui décrit par Max. Il prend la fuite et réussit, tant bien que mal, à se reconstruire et à devenir un adulte intégré, ayant choisi de devenir policier. Mais Max n’a jamais accepté la défection du jeune garçon et a programmé sa vengeance. Et bientôt les évènements vont s’accélérer.
Pour nous maintenir en haleine, Claire Favan n’hésite pas à alterner les chapitres du présent, et ceux de l’enfance des enfants, de leur transformation en anges vengeurs.

Je suis tombée sour le charme de ce roman bien construit, qui nous tient dans l’expectative tout du long. Quant à la fin, elle est sans nul doute très différente de celle qu’on aurait pu attendre et à de quoi dérouter le lecteur !
C’est du Claire Favan, autant dire un gage de qualité !

Son premier thriller, Le Tueur intime, a reçu le Prix VSD du Polar 2010, le Prix Sang pour Sang Polar en 2011 et la Plume d’or 2014 catégorie nouvelle plume sur le site Plume Libre. Après Le Tueur de l’ombre et les succès remarqués d’Apnée noire et de Miettes de sang, elle a à nouveau été encensée pour Serre-moi fort en 2016.

Editeur : Robert Laffont – Collection : La Bête Noire – Date de Parution : 16 Février 2017 – 432 pages – Prix : 20,00 €

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