Noire providence écrit par James Rollins

James Rollins est un auteur de thrillers de renommée internationale. Spéléologue et plongeur invétéré, il s’inspire de ses aventures personnelles pour écrire ses romans, dont notamment la série Sigma Force. Noire providence est le seizième titre de l’auteur paru chez Fleuve Éditions.

Au Vatican, le préfet des Archives secrètes reçoit un mystérieux colis : il contient le squelette d’un crâne portant des inscriptions en ancien araméen, et un livre relié en peau humaine. Un test ADN révèle qu’il s’agit de la peau de Gengis Khan, le grand conquérant mongol dont la tombe contiendrait d’inestimables trésors, parmi lesquels une croix au pouvoir dévastateur… Au même moment, le crash d’un satellite de l’armée américaine en pleine Mongolie entraîne une recherche à hauts risques. La dernière image floue captée par l’engin présente une vision effrayante du futur : la côte Est américaine en ruines. Accompagnée d’un historien et de sa nièce, l’équipe de Sigma entame une course contre la montre pour remettre la main sur la relique sacrée, avant que cette funeste prophétie n’ait le temps de s’accomplir…

A l’approche de ce gros roman, on se dit qu’il va falloir faire bien attention à ne pas chercher de parallélisme évident entre ces auteurs qui jouent avec l’historique, le mystique, mais aussi le côté scientifique de la littérature. Alors, j’ai parcouru minutieusement les premières pages et j’ai tout de suite été happée par l’Histoire. Oui, l’Histoire avec un grand H. Les premières pages m’ont subjuguée, et m’ont vraiment donné envie de continuer. Je me trouvais dans un passé mystérieux, mystique, empreint d’un parfum de suspense que j’aime tant retrouver dès les premiers instants d’une intrigue. Cela partait bien ! Mais plus les pages ont défilé, plus mon intérêt s’est considérablement restreint. A quelques éléments de l’action tout d’abord, puis je n’ai plus eu goût à lire cette œuvre.

Pourtant, comme je suis têtue, je l’ai terminée. Sur les genoux. Oui, que ça a été long et difficile ! A l’image de nos héros qui vivent leur histoire à cent à l’heure, à coups de sueur, de blessures (intérieures ou extérieures), et en tentant de survivre, j’ai eu moi-même l’impression de devoir survivre jusqu’à la fin de Noire Providence. Et je vais vous expliquer pourquoi, en toute impartialité. Tout d’abord, je suis une grande fan de Dan Brown, et dès le début, le « cherche et tu trouveras » m’a troublée. Oui, ces mots ont été assez récemment utilisés par Dan Brown (pour son roman Inferno). L’intégration des archives secrètes du Vatican (dan Anges et Démons) m’a également gênée, d’ailleurs. Ceci dit, j’ai tenté de ne pas prêter attention à ces deux éléments, et ‘ai continué malgré tout. Car il faut reconnaître que le côté apocalyptique et menaçant de « fin du monde », sujet illimité et pourtant classique dans la littérature, m’a attirée.

De plus, le concept « futur/passé » m’a séduite dès le début. Alors, je voulais voir ce que James Rollins avait à nous dire. L’Histoire et les grands mythes côtoyant un satellite qui prédit l’avenir, et une scientifique surdouée accompagnée d’une team de héros durs à cuire, oui cela me plaisait. Mais les références au passé qui partaient finalement dans tous les sens et la (trop grande) variété de pays traversés (parfois à vitesse grand V) par nos héros m’ont découragée. Finalement, je n’ai plus eu goût à lire cette histoire qui aurait pu être passionnante si l’écriture n’était pas en plus gâchée par un tas d’éléments. En voici une petite liste. D’abord, les personnages stéréotypés : des femmes bien faites, pleines de courage et de détermination, forgées dans le combat et le refoulement de toute émotion positive ; des hommes musclés, dopés à la testostérone, s’exprimant avec un humour qui ne fait pas rire le lecteur, car trop lourd, trop pesant. Ensuite, une impression générale que James Rollins a voulu « combler les blancs » de son roman, en insérant des tonnes et des tonnes de descriptions, pas toujours, voire jamais utiles à l’intrigue et à l’apport fait à celle-ci. Enfin, une traduction fragile (un exemple particulier me vient en tête : « séance tenante », expression omniprésente dans le récit, et bien trop lourde par rapport au genre littéraire), traduction qui ne peut être blâmée par une histoire trop fragile. Quel dommage… Moi qui avais voulu découvrir un nouveau Dan Brown, j’ai lu une pâle copie de l’auteur que j’aime tant. Sauf que je n’ai pas aimé Noire Providence. Et que ce livre ne me donne pas forcément envie de découvrir d’autres aventures vécues par la Sigma Force, et/ou écrites par James Rollins. A moins que l’originalité, la vraie, soit au rendez-vous, cette fois.

Éditeur : Fleuve Éditions – Date de parution : 08 juin 2017 – Traduit de l’Anglais (États-Unis) par Françoise Smith – 560 pages – Prix : 21,50 €.

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