Une proie si facile écrit par Laura Marshall

Laura Marshall a grandi dans le Wiltshire, dans le sud-ouest de l’Angleterre, et étudié l’Anglais à l’université du Sussex. En 2015, elle décide de se lancer dans l’écriture et participe au Curtis Brown Creative Writing durant trois mois. Son premier roman, Une proie si facile, a été finaliste au Bath Novel Award 2016 et présélectionné pour le Lucy Cavendish Fiction Prize 2016. Il est en cours de traduction dans de nombreux pays.

Au collège, déjà, Maria cherchait désespérément à être admise dans le cercle très fermé des filles les plus populaires. Mais son arrivée dans l’établissement en cours d’année et les rumeurs qui couraient sur elle avaient ruiné toutes ses ambitions. Pire encore, elle était devenue la victime facile de toutes les manigances… Lorsque, vingt-cinq ans plus tard, Louise reçoit une demande de cette même Maria pour devenir son amie sur Facebook, elle est horrifiée. Car Maria Weston est morte. Depuis longtemps. Cette invitation et les messages inquiétants qui s’ensuivent la replongent dans un passé qu’elle aurait préféré oublier pour toujours. Car un secret se cache derrière la mort de Maria, qui pourrait bien détruire Louise à son tour…

Tout part d’une invitation sur les réseaux sociaux (Maria Weston souhaite vous ajouter comme amie) que reçoit Louise Williams un beau jour. Sauf que Maria est morte vingt-cinq ans auparavant… Ou l’est-elle réellement ? Car aux dernières nouvelles, elle a « seulement » disparu. Entre souvenirs du lycée, retrouvailles, secrets dissimulés, non-dits et révélations, ce livre ne vous laissera pas de marbre.

Ma première approche de ce roman n’était pas tellement joviale, et pour cause, c’est un livre que je n’ai pas demandé à chroniquer. Cependant, ma curiosité et mon sens critique étant tout de même toujours d’actualité, je me suis dit : pourquoi pas, après tout, tester ce « bug organisationnel ».

Une proie si facile démarre ainsi par deux sujets qui me passionnent personnellement : les réseaux sociaux (Facebook, plus particulièrement ici) et les disparitions non résolues. Rien de tel pour plonger immédiatement le lecteur dans l’histoire.

C’est ainsi qu’on retrouve, tout au long de ces souvenirs et histoires de vies d’ados finalement devenus adultes (quoique), une critique acérée du moyen de communication le plus prisé au monde. Un autre gros point positif également dans Une proie si facile : les repères temporels. Alors qu’on pourrait avoir du mal à s’y retrouver entre la période lycée (1989) et le temps de narration actuel (2016 dans le livre), on a ici aucun mal à s’en sortir. Au contraire, cette ossature est essentielle pour fixer la crédibilité d’un thème déjà exploité tant de fois : la période lycée, les déboires adolescents, les amours et les haines, les conflits, et tout ce qui va avec.

En revanche, ce que j’ai beaucoup moins apprécié, ce sont les fautes de ponctuation, de syntaxe et d’orthographe présentes dans cette œuvre. J’ai certes lu les épreuves non corrigées de ce roman, mais la traduction aurait tout de même mérité un peu plus de soins par endroit. Autre chose que je n’ai pas apprécié (je n’en dirai quand même pas trop histoire de ne pas vous spoiler et gâcher ainsi votre lecture) : les statuts sociaux qui sont tellement clichés… Les mamans qui vont chercher leur enfant à l’école, même en 2016. Pas un seul « papa au foyer » dans l’histoire pour contrebalancer tout cela, quel dommage !

Paradoxalement par contre, la femme est dépeinte comme pouvant être indépendante et parfaitement capable d’élever un enfant seule, à son compte (professionnellement parlant).

Ainsi, j’ai du mal à comprendre le statut réel que Laura Marshall (elle-même une femme) accorde à la gente féminine dans son propre roman. L’homme, lui, est souvent vu comme rustre, voire violent, très mystérieux, trompeur. Là aussi, un cliché bien poli.

Quant aux adolescents de 1989, on prend les mêmes et on recommence : des filles populaires d’un côté, (sur)maquillées, des garçons niais et prêts à tout pour goûter aux plaisirs du sexe, et de l’autre côté les délaissés : filles moins jolies, « intellos’ (filles comme garçons). Et entre les deux souvent : les grands frères surprotecteurs. En fait, c’est surtout tout ce cliché social, qu’il soit actuel ou non, qui gâche Une proie si facile selon moi.

Je vous en conseillerais néanmoins la lecture si vous voulez vous rendre compte des dégâts d’un sujet brûlant actuellement encore : le harcèlement scolaire. En ce sens, je trouve que ce livre est à lire pour ce message. Après, concernant tout ce qui tourne autour des personnages, ça ne m’a pas plus intéressée que cela.

Éditeur : Fleuve Éditions – Traduit de l’Anglais (Grande-Bretagne) par Silke Zimmermann – 384 pages – Prix : 19,90 € – Date de parution : 08 février 2018.

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