Good Night de Romain Poli, mise en scène par William Willebrod Wégimont au Funambule de Montmartre à Paris

Thriller psychologique et politique, sur fond d’une double histoire d’amour, elle met en scène la rencontre de deux êtres diamétralement opposés dont les destins sont étrangement liés…

Une heure du matin, Paris. Un homme s’introduit par la fenêtre de la chambre d’un appartement où dort une jeune femme. Réveillée par sa présence, Léa saisit une arme et force l’intrus à se menotter à son lit. Commence alors une longue confrontation entre cet homme et cette femme que tout oppose. Au fil des révélations, Anthony va confier à Léa un secret bouleversant la vie de la jeune femme…

Malgré une toile de fond originale, Good Night peine à décoller. Certains éléments (menottes, pistolet) ne fonctionnent pas avec le contexte contemporain et réaliste choisi (appartement parisien, 2015) et créent d’emblée un sentiment d’invraisemblance gênant pour l’adhésion à l’histoire. Si le rythme effréné sied bien au genre du huit-clos, il souffre ici souvent d’un manque de fluidité. Difficile de suivre les évolutions des personnages et de leur relation même si l’on comprend dès le départ la teneur du secret qui les unit. Le suspense réside dès lors dans l’aboutissement choisi pour clôturer l’histoire. Et là encore bien qu’inédite, la fin nous laisse sur notre faim. Plusieurs pistes pourtant intéressantes, semblent n’avoir été qu’effleurées (histoire d’amour naissante entre les personnages, nouveau départ…). On peine alors à comprendre l’intention finale de toute cette histoire.

Néanmoins, Romain Poli, vibrant et émouvant, s’illustre dans le personnage d’Anthony. Celui de Léa aurait gagné à être davantage étoffé. Manquant de dimensions, il est difficile de comprendre ses motivations et de s’y attacher. L’affrontement des deux personnages semblent dès lors biaisé par le déséquilibre qui existe entre eux.

La mise en scène, efficace, est sublimée par les jeux de lumières qui restituent avec subtilité les couleurs de la nuit parisienne : du chaos des attentats à la magie de l’heure bleue.

A en juger par les critiques véhémentes et la réaction des spectateurs, Good Night ne laisse personne indifférent. A chacun d’aller découvrir cette jeune pièce et de s’en faire sa propre idée.

Le funambule Montmartre : 53 rue des Saules 75018 Paris – www.funambule-montmartre.com – 01 42 23 88 83 – Du 05 mars au 01 mai 2018 – Le lundi à 21h et le mardi à 19h30 – Durée : 1h15 – Genre : Thriller psychologique – Type de public : Public averti/Déconseillé aux moins de 13 ans – Artistes : Nouritza Emmanuelian et Romain Poli – Metteur en scène : William Willebrod Wégimont – Créateur lumières : Vera Martins.

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