La Stratégie du Pire au théâtre les enfants du paradis (Paris)

Dans la famille Scott, ils ont tous une vie très spéciale, sauf Paul, le père, un banquier angoissé qui passe son temps à imaginer le pire.

Ce lundi 21 mai 2040, alors qu’il est à deux jours de la promotion de sa vie, il reçoit une lettre. La première depuis 5 ans, à l’heure où les courriers n’existent plus …
Qui a bien pu l’envoyer ? Et pourquoi ? Avec sa femme Julia, ils trouvent toutes les bonnes raisons de ne pas l’ouvrir ! C’est sans compter sur l’auteur de la missive qui s’impatiente et pirate leur appartement pour les forcer à la lire.

Mon avis sur cette pièce de théâtre est très nuancée.

L’idée originelle est tout à fait exploitable, je dirais même excellente. La trame évoque un sujet de fond que je considère passionnant : l’évolution de la société. Comment vivrons-nous a l’avenir ? Quelle sera l’état police (thématique sécuritaire) ? Quel sera notre rapport au travail ? Doit-on accepter toutes les particularités individuelles et continuer à vivre en société ? Quelle moralité doit-on accepter ou refuser (d’ailleurs l’absence de morale du canevas m’a gênée) ? Quelle est la place des machines ? Quel est l’avenir de l’intelligence artificielle ? … Le mode comique permet alors de mieux réfléchir à toutes ces idées essentielles.

Certaines répliques et références sont d’ailleurs amusantes.

De plus, l’histoire aborde les rapports familiaux parfois compliqués. Doit-on tout dire de notre passé à notre compagne / compagnon ? Comment gérer les relations filiales au mieux ?

Cela dit, l’ensemble m’est apparu comme mal géré : par exemple, les reparties réellement drôles restent trop peu nombreuses à mon goût dans une comédie. De plus, l’humour autour des robots ne va pas jusqu’au bout du concept. Leur humanité est à peine effleurée par exemple. Sans compter la caricature discriminante de la concierge Portugaise ou de l’accent nord-africain : ce genre de blagues est, au mieux, dépassé.

Et puis, l’élément écologique n’est pas suffisamment abordé (une vague référence aux températures). Il s’agit pourtant d’un enjeu mondial essentiel. Pour l’égalité des sexes. Aux abonnée absente. Quand à l’économie, elle est à peine évoquée (l’un des protagonistes est banquier). Pourtant, un changement de modèle aurait été intéressant à aborder.

Enfin, la distribution m’a semblé bancale. Plus d’un mois après la première (26 janvier 2023, j’ai vu le spectacle le 04 mars), certains interprètes bafouillaient encore. Une fois, ça arrive. Nous ne sommes pas des machines. À plusieurs reprises, cela en devient gênant ! Le jeu manquait de fluidité et de naturel. L’interprète de Zoé en a trop fait tout du long. Et le grand-père était crispé en permanence. En tout cas, sa posture était très rigide et manquait de souple.

Bref, tout n’est pas à jeter. Mais, je ne garde pas tout non plus.

Les jeudis, vendredis et samedi à 19h du 26 janvier au 01 avril 2023 – Théâtre Les Enfants du Paradis : 34 rue Richer 75009 Paris – Auteur : Cyril Necker – Artistes : Cyril Necker, Hélène Bizot, Philippe Etesse, Déborah Newman, Grégory Amsis et Karine Revelant – Metteur en scène : Olivier Macé et Laurence Guillot – Durée : 1h15 – Prix : 29,90 €.

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