Les Inséparables, une pièce de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie au Théâtre Hébertot (Paris)
Gabriel Orsini est un peintre renommé en pleine crise existentielle. Dans sa vie, tout fout le camp : faute d’inspiration, il ne peint plus depuis des lustres, malgré le soutien sans faille de Maxime, son fidèle galeriste. Il ne supporte plus sa compagne Célia, qu’il juge trop attentive. Il en veut aussi terriblement à Abel, son fils unique né d’un premier mariage désastreux, d’être devenu trader à New-York…
Suivant ainsi la voie de Samuel Orsini, le grand-père banquier de Gabriel. Né de père inconnu, et orphelin de mère, Gabriel a été élevé par Samuel, un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite.
Or, à la veille de ses 60 ans, qu’il s’apprête à ne surtout pas fêter, Gabriel reçoit un cadeau inattendu de la part d’une mystérieuse inconnue : un magnifique duplex entre Montparnasse et Saint-Germain des Prés.
Comme il passe la porte de cet atelier d’artiste hors du commun, Gabriel, accompagné de son galeriste Maxime et de son fils Abel, est aussitôt ébloui par la lumière. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que cette lumière vient de son passé et qu’il s’apprête à remonter le temps…
Les Inséparables, du nom de ces oiseaux en couple toute leur vie, raconte avec justesse, dans un décor mobile extraordinaire, l’émouvante et particulièrement triste saga familiale des Orsini. Au moment où le spectateur débarque, la relation des intervenants est au bord de l’implosion. De fait, elle est artificielle car emplie de non-dit, de reporches, de remords, de silences lourds et de secrets de famille bien enfouis. Les dialogues, la mise en scène et la musique contribuent clairement à la réussite de la pièce de théâtre. Néanmoins, le vrai atout reste la distribution absolument extraordinaire : Didier Bourdon en tête… Le tout est d’une tristesse infinie : les différents drames vécus par les protagonnistes ont eu des répercutions dévastatrices sur leur vie actuelle et leur relation avec leurs proches. Ce qui rend l’atmosphère lourde : de sens, du poids du passé sur le présent, de l’éducation, etc.
Théâtre Hébertot : 78 bis boulevard des Batignolles 75017 Paris – www.theatrehebertot.com – Administration : 01 43 87 24 24 – Réservations : 01 43 87 23 23 du lundi au samedi de 11h à 18h et le dimanche de 11h à 17h – Du 24 janvier au 20 mai 2018 – Du mercredi au samedi à 21h – Samedi à 16h30 – Dimanche à 16h – Durée : 1h30 – Adaptation et mise en scène : Ladislas Chollat – Avec Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon et Elise Diamant – Assistant mise en scène : Eric Supply – Scénographie : Emmanuelle Roy – Lumières : Alban Sauvé – Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz – Musiques : Frédéric Norel – Vidéo : Nathalie Cabrol – Carré OR : 65 € – Catégorie 1 : 58 € – Catégorie 2 : 48 € – Catégorie 3 : 23 € – Catégorie 4 : 15 €.